Après La Planète des Singes – Les Origines en 2011, place cet été à La Planète des Singes – L’Affrontement, sa suite directe. Pour l’occasion, Matt Reeves remplace Rupert Wyatt à la réalisation et seule l’indéboulonnable Andy Serkis, qui interprète César, est encore présent au casting. Les nouvelles têtes d’affiche sont quant à elles représentées par Jason Clarke (Malcolm), Keri Russell (Ellie) et Gary Oldman (Dreyfus). Dans ce second volet, la nation de singes évolués dirigée par César est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s’est répandu 10 ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
De manière générale, je dois reconnaître que j’ai été un brin déçu par ce deuxième opus du reboot de La Planète des Singes. Pas parce que le film est mauvais, il ne l’est pas, mais parce que le premier était à mon sens tellement maîtrisé à tous les niveaux que celui-ci souffre inévitablement de la comparaison. Plus lent, plus long et plus convenu, il peine véritablement à convaincre là où son prédécesseur emportait immédiatement la mise. Il faut dire que les personnages ne suscitent pas un attachement démesuré et que l’aspect réflexif installé avec finesse dans Les Origines laisse ici sa place à un propos plus prévisible et moins subtil. Peut-être est-ce dû tout simplement à l’évolution de l’histoire qui ne permet pas le même niveau de profondeur mais c’est en tout cas un aspect qui m’a quelque peu gêné. Pour autant, comme je le disais plus tôt, le film n’est pas mauvais, bien au contraire. Il peut en effet à nouveau compter sur une qualité visuelle assez exceptionnelle, avec en tête de liste des effets spéciaux tout simplement remarquables. Les expressions faciales des singes sont une nouvelle fois impressionnantes et véhiculent énormément d’émotions, en particulier chez César et les membres de sa famille. C’est certainement l’un des rares points où le long-métrage parvient à faire mieux que dans le précédent volet.
Là où il pioche en revanche, c’est au niveau du rythme qui laisse clairement à désirer. Malgré une introduction efficace, qui s’inscrit dans la parfaite continuité du premier film, L’Affrontement met effectivement un temps fou à démarrer et n’évite pas quelques longueurs à l’un ou l’autre moment du récit. Néanmoins, le film se laisse suivre sans déplaisir et réserve son lot de très jolies scènes, qu’il s’agisse de scènes intimistes ou de grandes séquences d’action. A ce titre, le combat final devrait d’ailleurs ravir la plupart des spectateurs tant il est efficace et abouti d’un point de vue purement visuel. Côté casting, au-delà du travail fantastique d’Andy Serkis qui prête à nouveau magnifiquement ses traits à César, seuls Jason Clarke et Gary Oldman parviennent un tant soit peu à tirer leur épingle du jeu. Les autres ne bénéficient malheureusement pas d’assez de temps à l’écran pour véritablement exister. Et c’est bien dommage car Keri Russell est une actrice que j’apprécie et que j’aimerais voir davantage. Enfin, j’aime habituellement plutôt bien le travail de Michael Giacchino en tant que compositeur mais, pour le coup, je dois bien avouer que la BO ne m’a pas laissé un souvenir mémorable.
En conclusion, La Planète des Singes – L’Affrontement est donc une suite de bon niveau qui souffre toutefois de quelques problèmes de rythme et d’un scénario nettement plus convenu. L’excellent niveau technique du film et son caractère divertissant devraient cependant permettre à un large public d’y trouver son compte. Et c’est déjà pas mal !