American Nightmare 2 : Anarchy // De James DeMonaco. Avec Frank Grillo, Zach Gilford et Carmen Ejogo.
American Nightmare premier du nom était un vrai cauchemar. Avec un super pitch de départ, le film m’avait profondément ennuyé, sans compter que l’on passait une heure de notre
temps avec un gamin en caméra infrarouge. Ce que j’attendais donc d’un second volet c’est qu’il embrasse ses racines prometteuse et sans pour autant demander un gros postulat politique, j’avais
tout de même envie de voir un film qui ne cherche pas à se prendre la tête et qui s’amuse donc avec ses personnages. Avec ce second volet, le résultat est plus ou moins différent. Disons qu’il
est bien plus réussi mais que le film ne creuse pas suffisamment certains aspects et s’éparpille donc dans sa volonté de nous montrer divers pans de cette fameuse
« Purge ». Car il y a les pauvres qui sont payés pour ramasser les « miettes », le gouvernement qui fait sa propre purge, sans compter tous les cinglés qui
rodent et les plus riches qui s’organisent des petites soirées privées. American Nightmare 2 veut donc trop en dire quand le premier volet ne disait presque rien. La déception
reste donc présente même si James DeMonaco, sortant du huis-clos terrifiant qu’est le film de « home invasion », pour délivrer ici un film plus énigmatique aux allures
de slasher movie mais pas que.
Leo, un homme sombre et énigmatique, brigadier de police, est hanté par la disparition de son fils. S'armant d'un arsenal offensif et défensif, cet homme possédé est résolu à se purger de ses
démons. Eva, une mère célibataire tentant tant bien que mal de joindre les deux bouts, et sa fille adolescente Cali vivent dans un quartier défavorisé et n'ont pas les moyens de s'offrir une
bonne protection. Quand une poignée de «purgeurs» masqués pénètrent chez elles et les capturent, elles n'ont d'autre choix que de s'en remettre à leur libérateur fortuit, Leo. Au détriment de sa
mission de vengeance «autorisée» contre celui qui a porté préjudice à sa famille, Leo, témoin de l'enlèvement d'Eva et Cali, ouvre le feu sur leurs agresseurs alors que Shane et Liz, un couple
sur le point de se séparer, sont les victimes d'un acte de sabotage sur leur voiture à quelques minutes seulement du début de la Purge.
L’avantage de ce second volet c’est qu’il parvient donc à nous montrer un peu mieux comment fonctionne cette Purge à grande échelle (pour le coup celle d’une grande ville nationale : Los
Angeles). La vile se prête plutôt bien au décor puisque American Nightmare 2 parvient à nous faire voyager entre les divers quartiers (le quartier des affaires prompte au
silence, celui de la classe moyenne et puis les pauvres). Tout cela permet donc de dépeindre l’univers de façon légèrement différente mais est-ce suffisant ? Je ne suis pas vraiment sûr qu’avoir
multiplié les personnages par deux était une solide idée, surtout quand ceux-ci ont tous une intrigue personnelle qui n’est pas nécessairement liée aux autres. L’avantage dans American
Nightmare 2 c’est que cela permet de faire un groupe de personne hétérogène et d’éviter de nous raconter encore une fois l’histoire d’une famille qui se fait purger par son quartier car
ils sont jaloux. Le film ne va pas cependant suffisamment loin. Il introduit la notion de résistance face à la Purge et tout ce que le film fait est à la fois ridicule et inutile. On a
l’impression que l’on se moque donc légèrement de nous alors qu’il y avait largement de quoi faire avec une telle idée.
Mais James DeMonaco ne parvient pas à en faire quelque chose dans son script et c’est assez dommage. Cela gâche plus ou moins le plaisir car en rendant cet aspect aussi crétin et
ennuyeux, le film perd du temps et s’éloigne par moment de sa vraie trajectoire. Je ne vais cependant pas dire que American Nightmare second du nom m’a totalement déplu. Il y a
des moments qui cherchent justement à être assez amusants pour nous éviter de voir tout ça d’une mauvaise façon. James DeMonaco mélange alors les influentes, tente aussi plus ou moins de calibrer
sa mise en scène en utilisant divers procédés (la vision nocturne - ENCORE -, la caméra embarquée, etc.). Finalement, un second volet un peu plus réussi que le premier. Si James
DeMonaco se décide à faire un troisième volet (ce que je sens malheureusement arriver), qu’il se concentre donc sur l’aspect politique et les enjeux qu’il y a derrière, en plus de nous
offrir un slasher movie à la sauce film d’action complètement barré. Le savant mélange aurait pu faire mouche s’il était un peu mieux employé, tout simplement. Mais je ne vais pas non plus bouder
tout ça, je ne me suis pas autant ennuyé que devant le premier volet (ce qui est déjà une très bonne chose, n’est-ce pas ?).
Note : 5/10. En bref, en s’amusant un film plus que le premier volet, cette fausse suite ne manque pas de panache. Reste encore un postulat politique froissé et ennuyeux.