J’avais cru découvrir en ce premier ouvrage le début d’une série de polars historiques tels que je les affectionne … Eh bien, ce premier livre restera pour moi l’unique et dernier.
Imaginez une drôle d’idée consistant à transformer Oscar Wilde, le célébrissime auteur, en détective plus perspicace encore qu’Arthur Conan Doyle qui fait, dans cette affaire criminelle, figure d’amateur. Si l’idée paraît séduisante, elle devient rapidement lourde à gérer. Les références littéraires y prennent une place énorme, l’intrigue traîne en longueur et multiplie les complexités adventices, les dialogues sont indigents. Pas de mouvement, pas de suspens, des morts flasques, des scènes de cauchemar pas vraiment convaincantes.
J’ai tout de même fait l’effort de lire jusqu’à la dernière page, mais j’ai mis beaucoup plus de temps que pour un polar habituel. Le thème central de ce livre est la jouissance et la culpabilité des amours homosexuelles totalement interdites dans l’Angleterre victorienne mais relativement répandues auprès de la haute société. Sans que l’on puisse déterminer si l’auteur excuse, condamne ou absout le génie littéraire qui vînt mourir en France ruiné après avoir été incarcéré à Reading pour ses penchants interdits.
Un point positif : la description très réaliste du personnage d’Oscar Wilde à la veille de produire son roman merveilleux « Le portrait de Dorian Gray ». Cependant, pour moi qui ne suis nullement opposée à la re-naissance de certains héros de romans sous la plume d’écrivains contemporains – j’avais beaucoup apprécié « La maison de soie » d’Anthony Horowitz - je regrette cette mise en scène de Sir Arthur et de son héros irremplaçable Sherlock Holmes.
Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles, polar historique de Gyles Brandreth, traduit de l’anglais par Jean-Baptiste Dupin, collection 10/18 Grands détectives, 385 p. 7.50€