Un film de Benh Zeitlin (2012 - USA) avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry
Grosse déception.
L'histoire : Louisiane. Une petite fille vit avec son papa dans la misère, chacun dans une caravane-taudis crasseuse, dans le bayou ou la mangrove, j'sais pas trop. Le père boit, fait griller un poulet de temps à autre et la petite vadrouille dans cette nature qu'elle aime mais qu'on lui annonce condamnée à l'inondation à cause du réchauffement climatique...
Mon avis : Il me semblait que ce film avait eu d'excellentes critiques. J'était donc très curieuse de le découvrir. Et en fait... le néant.
Certes, la petite fille est adorable, et la façon dont elle vit, dans le dénuement le plus total, est un véritable crève-coeur...
Mais le reste, c'est quoi le message ? Film sur la pauvreté, sur l'écologie ? Sur tout ça ? Peut-être... mais comme il n'y a pas d'histoire (juste une tranche de vie, et l'imaginaire de la petite qui se mêle - un peu - à sa vie réelle), on se demande à quoi mène tout ça. J'ai regardé jusqu'au bout avec difficulté, attendant désespérément soit qu'il se passe un truc, soit que je découvre l'objectif de Zeitlin. En plus tout le monde parle de fantastique... mais c'est faux : il y a juste le petite fille qui parle à sa maman décédée et se rappelle quelques souvenirs, ou les imagine, et puis les aurochs, idem, dont on lui a parlé et dont on voit quelques images... Mais c'est pas du fantastique, ça ; c'est juste une histoire (hum... si on peut appeler ça une histoire) racontée par une enfant de six ans, donc forcément dans une réalité quelque peu déformée.
Zeitlin nous offre par ailleurs une réalisation assez bizarre : alternance de caméra secouée (c'est-à-dire caméra à l'épaule, mais mal arrimée... avec les images qui sautent vraiment, à la limite de l'agacemen total) et de plan serrés, très serrés, trop serrés ! Morceaux de visage, morceaux de décors, morceaux de personnages... Pas aimé du tout.
Voyons voir ce qui s'est dit sur le web : Effectivement, grosse surprise, ça grouille bien d'enthousiasme général ! V'la que j'ai encore loupé un wagon ! Les compliments pleuvent : choc visuel (ah bon ?), hymne à la vie (m'ouais...), lyrisme renversant (je suis restée assise pour ma part), une fable post-apocalyptique (apocalypse ?), une poésie mystique saisissante (purée, on n'a pas vu le même le film !), échos de la métaphysique cosmologique (ah oui, quand même...), esthétique du surgissement et du trop plein (nom d'une cacahuète et j'ai raté tout ça ?), une oeuvre hypnotique (clair... mon chéri s'est endormi), un OVNI qui défie les sens et ravit la raison (Seigneur... je dois être total neuneu !), un sleeper d'envergure (sleeper... ah ben tiens, voilà un nouveau terme cinématographique que je ne connaissais pas... quelqu'un peut m'éclairer ?).
Y a que dans Télérama où j'ai pigé le commentaire : "Un ragoût plein de coquetteries et de calcul (...) qui passe du chantage à l'émotion à la parade démagogique sur l'élan de solidarité entre pauvres" Effectivement, la petite fille est si mignonne qu'elle nous fait tomber dans un mélo racoleur, sur fond de Chez-les-pauvres Tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil. Ce journaliste-là, il a vu le même truc que moi ! Ouf, je me sens moins seule ! Côté spectateurs, idem, la majorité semble s'extasier (pour faire comme tout le monde ?), mais quelques rares s'insurgent en disant "Mais le roi est nu !" (cf. le conte d'Andersen, Les habits neufs de l'empereur).
Il paraît que Barack Obama a beaucoup aimé.
Tant mieux pour lui, on va dire.
Cet article a été programmé car je suis absente jusqu'au 28 juillet. Je répondrai à vos commentaire dès mon retour.