Octobre 2002, Meredith Ruth Neukirchen, M.R pour ses proches, peut être fière d’elle, à 41ans elle devient la première femme présidente d’une université de renom. Adoptée à l’âge de 6 ans par un couple de Quaker bienveillant et humaniste, écolière et lycéenne brillante, elle ne doit sa réussite et son ascension au sein du monde universitaire qu’à elle-même. De retour dans les Adirondacks, à une centaine de kilomètres de Carthage, ville où elle a grandi, elle va prononcer un discours devant tout le gratin intellectuel et fortuné de la cote Est.
Pourquoi quelques heures avantce rendez-vous si important pour sa carrière, M.R décide-t-elle de louer une voiture et de prendre un chemin de traverse ? Elle doit retrouver Mudgirl la petite fille de trois ans qu’elle était, laissée pour morte dans les marais par une mère déficiente, cette petite fille qu’elle pensait avoir oubliée.Meredith devient Mudwoman la femme de boue.
Formidable roman philosophique, politique (nous sommes sous l’administration Bush junior juste avant l’intervention en Irak) et intimiste, nous pénétrons dans la psyché de M.R, nous revivons avec elle le chemin intérieur qu’une enfant maltraitée doit parcourir pour rester en vie. Véritable hymne à la résilience, savamment et brillement construit Joyce Carol Oates entraine son lecteur du passé au présent pour décrire la reconstruction d’une femme forte. Il faudra presque une année pour que Mudwoman, la femme de boue, redevienne une femme debout.
Bref, Un roman de la rentrée littéraire 2013 pour clôturer de la meilleure facon cette belle rentrée littéraire et espérer que la 2014 soit aussi belle!! Et merci à Michel pour cette nouvelle belle chronique littéraire!!