The Bridge (US) // Saison 2. Episode 3. Sorrowsworn.
Elwood Reid, le showrunner de la série, avait annoncé lors d’une interview qu’il voulait complètement abandonner l’aspect procédural de The Bridge afin de
développer l’aspect personnage de la série. Je me demande si c’est une bonne idée, notamment car cet épisode sans être raté, n’était pas aussi réussi que j’aurais pu l’espérer tout simplement.
C’est une prise de risque intéressante et importante pour Elwood Reid qui permet de voir une série totalement différente en saison 2. C’est presque ce qui pourrait aussi donner
envie aux téléspectateurs de fuir dans le sens où ils n’étaient pas obligé d’abandonner le côté procédural de la série. Bron/Broen a su prouver qu’ils pouvaient faire les deux
choses à la fois, développer les personnages et un grand arc procédural sur une saison complète. Mais je peux comprendre l’envie de The Bridge de se différencier et de commencer
à démontrer ce dont elle est réellement capable. En donnant notamment l’occasion aux personnages d’être plus emphatique plutôt que de leur donner de vraies intrigues. C’est pour le moment un peu
mou à mon goût, ramolli non pas par le rythme mais plutôt par la façon dont tout cela est fait. On a parfois l’impression d’assister à des dialogues qui n’ont pas grand intérêt scénaristique et
c’est dommage.
La mort de Kyle à la fin de l’épisode précédent était terrible. C’est quelque chose qui va bien évidemment donner encore une fois de quoi faire à Sonya et Marco. Peut-être même encore plus pour
ce dernier qui sait ce que c’est que de perdre un enfant lui aussi. On savait de toute façon que Kyle ne pourrait pas rester très longtemps dans la série. Ce n’était pas le personnage le plus
important de la série et il n’y avait pas beaucoup plus de choses à raconter. Du coup, en donnant un peu plus d’empathie à des personnages comme Sonya et Marco, mais aussi à rendant le
téléspectateur emphatique, The Bridge parvient à faire de belles et bonnes choses. Cet épisode fait deux bonnes choses pour la suite de la série : il nous en dit un peu plus sur
Eleanor Natcht et il réintroduit un personnage de la première saison. Pour ce qui est d’Eleanor, je reste en perpétuel questionnement. Disons que je ne sais pas trop ce que la série veut faire
avec son histoire si ce n’est tuer des tas de gens sur son passage et accessoirement pour séduire le cartel. Cela n’a pas de grand intérêt fondamentalement mais The Bridge tente de rendre tout ça
suffisamment prenant, notamment avec l’aide d’une Franka Potente qui semble être au sommet de son art.
Note : 5.5/10. En bref, le potentiel de The Bridge est parfois écrasé par la volonté du showrunner de changer plus ou moins la dynamique de la série.