Chaque nouvelle génération de consoles est une révolution. Vraisemblablement, elle se traduit par un bond graphique qui se présente comme le premier argument le plus frappant aux yeux des consommateurs et des constructeurs. Le propos a lancé une sorte de course au détail graphique qui nous habitue à plus de précision, plus de "réalisme" et qui a encore a encore de beaux jours devant lui puisque les supports PlayStation 4 et Xbox One se sont affrontés face à face sur une avancée graphique certaine. D’un peu plus de 1000 pixels par plus de 700, le Blu-Ray connait un second élan en propulsant des créations vidéoludique à 1920×1080 pixels. La différence, reconnaissable, permet-elle de justifier à la fois un essor formidable de rééditions adaptées aux récents standards graphiques ?
Après un peu plus d’un mois d’essai, le Blog La Maison Musée essaye de dresser une forme de bilan à l’aide d’un propos simple : si l’œil gagne à chercher les détails, la marche et l’avenir du jeu-vidéo est aussi "ailleurs". Là, sur votre probable futur ou actuel périphérique de jeu ou votre console portable pour les PlayStation Vita. La notion de partage; d’exposition "sociale"; de capture d’écran à domicile et accessible pour tous : ce sont autant de termes et d’expressions qui prennent une part grandissante. Tellement qu’elle s’immisce peu à peu comme une fonction amenée à devenir, peut-être, "indispensable".
A gauche : la réédition PS4. A droite : le jeu original PS3.
Les premiers jeux en 3D, les premières parties en ligne proposées dès la PlayStation 2 et devenues un critère quasi ineffaçable sur celle que l’on nommait encore "Next-Gen" par les étendards PlayStation 3 et Xbox 360, sans oublier les succès et trophées devenus indispensables. Petit à petit, la liste aujourd’hui longue à énumérer et qui pourrait à loisir se poursuivre est devenue un élément du quotidien. L’option ou la nouveauté est devenue l’accessoire de série que l’on sait présent. Pour cela, on ne retournerait pour rien au monde vers sa suppression tant ce sont des mouvements qui se sont imposés.
L’aboutissement de la chaine des évolutions a eu quelques élus : qu’ils soient nés de la critique des joueurs; de la presse dite "spécialisée" voire des deux, les exemples de Kingdom Hearts 1.5. HD ReMIX et incessamment sous peu The Last of Us Remastered restent 2 cas particulièrement intéressants. La première illustration est en quelque sorte une synthèse des avancées proposées par la génération PlayStation 3 / Xbox 360. L’intérêt graphique est bien présent quoique faiblement rehaussé. Si l’on observe maintenant la promotion faite et tenue par Sony/PlayStation, ce sont en quelque sorte les "nouvelles fonctionnalités" qui ont gagné à être mises en avant : il s’agissait de la compatibilité de 3 titres différents avec le support des trophées PlayStation; de bénéficier d’une jouabilité améliorée et, pour les Européens, d’un contenu enfin accessible et autrefois réservé aux Japonais. Il serait intéressant d’avoir une idée proportionnelle mais, en somme, ce qui est proposé là aux joueurs est une formule qui se veut "surpasser" l’envie de ressortir la bonne vieille PlayStation 2 pour les titres concernés. Pas besoin puisque la PlayStation 3 a prévu de palier à vos besoins nostalgiques.
Tomb Raider "Definitive Edition", The Last of Us "Remastered", GTA 5, Dark Souls 2 bientôt sur les supports PS4 et Xbox One et, enfin, d’autres probables titres à venir en 2015 avec le possible retour d’Uncharted HD … Difficile d’imaginer que le joueur cèdera à chaque reprise aux présupposées améliorations visuelles à l’image de chaque réédition. L’excuse justificative est souvent destinée à augmenter l’impact critique de titres déjà impressionnants sur l’ancienne génération : ressortir un nouvel habillage graphique permettrait alors d’atteindre une nouvelle vague de consommateurs d’au moins de l’ordre de 10% minimum c’est-à-dire une part non négligeable de consommateurs non adeptes des supports déjà outrepassés que sont les PS3 et Xbox 360. Dans la seconde illustration qu’est The Last of Us, quasi toutes les conditions sont mises en place pour un succès du point de vue de la communication et de l’appréciation critique : le joueur a enfin accès à une fluidité exemplaire "nouvelle génération" de 60 FPS; aura accès à tous les contenus payants (DLC) présents et à venir et, non pas des moindres informations, la possibilité d’extraire son expérience de The Last of Us Remastered à travers un mode "capture".
Le partage : une avancée du jeu-vidéo qui doit être négociée par Microsoft bientôt ?
L’explication est on ne peut plus simple : il ne vous reste plus qu’à presser quelques boutons de votre manette PlayStation 4, de choisir l’angle qui vous plait, l’action importante en cours et d’appuyer à nouveau sur le bouton Share ou de l’enregistrer directement sur votre disque dur. Il faudra plutôt jeter un coup d’œil du côté des tenants et aboutissants pour en percevoir l’intime intérêt. (Une fonctionnalité présente et très utile dans inFamous Second Son, une exclusivité couronnée de réussite.)
Un outil "critique". Jusqu’alors, toutes les prises d’écran effectuées sur console émanent soit d’un périphérique supplémentaire à acquérir selon une somme variable mais toutefois proche de la centaine d’€uros ou bien … En se fiant aux Screenshots de l’éditeur/développeur. A ce jour, seule la PlayStation 4 change la donne en permettant aux joueurs amateurs, aux testeurs, aux curieux, aux "Blogueurs" de disposer de leurs propres images. Affirmé comme cela, se profile déjà la volonté de partager ensuite des visions, des éléments ou des défauts qui peuvent non plus se fier à une matière déjà existante et parfois "graphiquement améliorée". (Combien de captures d’écran avantageuses ont été retouchées ou extraites de PC surpuissants pour en prouver les rouages graphiques "impressionnants" ?)
Dans la Bêta de Destiny, d’étranges créatures "cachées" dans le décor sont définies par des points d’interrogation par exemple.
Mettre en commun des curiosités, bizarreries, secrets et autres réjouissances internes à un jeu-vidéo. Un argument qui aurait l’occasion d’être résumé simplement par "Une image vaut mieux qu’un long discours". Directement connectée aux monstres sociaux que sont devenus Twitter et Facebook, la découverte d’un élément étrange, d’un bug, d’un clin d’œil à un autre titre (Egalement nommé Easter Egg) voire la nécessité de trouver une solution à une impasse dans un titre vidéoludique n’aura plus besoin d’être soutenue par un discours obscur et abstrait. La mise en commun d’autres joueurs expérimentés ne prendra le temps que d’une réponse rédigée par Smartphone ou via un PC. Au mieux quelques minutes; au pire quelques heures pour une réaction de vos amis joueurs.
Valoriser l’aspect individuel d’une partie aux yeux de tous. Nous pensons pour cela à la place prépondérante prise par le système des trophées / succès (Evoqué sur le Blog) mis en place par le géant Microsoft. Un exploit en ligne, une partie enfin terminée grâce à l’association de plusieurs joueurs lors d’une étape particulièrement tendue, un nombre record atteint ou simplement l’accomplissement d’un jeu terminée à 100% : tout cela devient nettement plus simplifié et peut être "prouvé" à partir de la console sans nécessité aucune de repasser par un site Internet qui pourrait faire la synthèse de votre palmarès.
Prévenir directement d’un événement inédit et ponctuel fait aussi partie des possibles exploitations du "partage".
L’avenir du jeu-vidéo : un visage social et communautaire ? Au fond, ces petites prouesses nous rendent encore peut-être plus qu’auparavant et avec plus de simplicité "acteurs" d’une production vidéoludique. Toutes ces petites prouesses, les joueurs PC en connaissent déjà toutes les possibilités en ayant, comme souvent, une avance considérable sur les consoles de salon. Dès lors, la comparaison entre PC et consoles de salon parait d’avance inconcevable. Pour autant, on peut apercevoir dans ces petites pas une envie croissante de se rapprocher de supports personnalisables, graphiquement au-delà de la mêlée (A condition d’avoir la préparation nécessaire) et connectés déjà depuis longtemps – et gratuitement à 99% du temps – à de nombreux jeux en ligne. PC et consoles ont encore de beaux jours devant eux par leurs différences et leur complémentarité.
Le virage des "captures d’écran" mais aussi de véritables sessions filmées puis partagée comme des tests "maison" ont un aspect innocent si discret qu’on le sent déjà comme un faire-valoir prometteur et publicitaire. Avec un peu plus d’imagination encore, avec moins d’aspects concrets, le mode solo’ d’un jeu devient l’expérience à partager. Le joueur installé dans son siège devient ou a les possibilités de partager un élément qui sera consulté par des centaines d’autres utilisateurs; des curieux qui attendent une opinion autre que celle des médias spécialisés ou, au contraire, un complément critique.
S’il est incontestable que l’argument graphique reste la 1ere amélioration du spectre des PS4 et Xbox One, sa dimension de partage lui donne un souffle de simplicité et d’accessibilité que l’on ne pensait peut-être pas nécessaire il y a encore cela 3 à 4 ans. Aujourd’hui, avec le recul, il s’agit peut-être de la fonction de la plus importante voire celle qu’il manquait au duo PS3/Xbox 360 pour être quasi parfaites dans leurs fonctionnalités. Au final, la transition est bien là quitte à marquer un terrain de distance volontaire par les développeurs qui envisagent toujours – et heureusement! – des productions multisupports comme Destiny de Bungie. Non seulement les possibilités visuelles en sont renforcées sur les supports PS4/Xbox One … Mais favorisent des fonctions gratuites tout à l’honneur de la promotion d’un jeu. A ce jour, seule la Xbox One de Microsoft n’a pas encore totalement envisagée ce tournant dans l’avenir immédiat. A nos yeux en tout cas, il sera une clef dans les avenirs du jeu vidéo et permet déjà au support de Sony de marquer quelques différences promotionnelles "pour les joueurs" …