Autrefois, la baleine bleue communiquait avec ses congénères sur des océans entiers. Aujourd'hui, la distance sur laquelle ces baleines peuvent s'entendre a diminué de 90 % à cause du niveau sonore accru. (source : IFAW)
" On signale des échouages de baleines à bec qui coïncident dans le temps et l'espace avec les exercices d'utilisation de sonars militaires... Les autopsies des baleines échouées dans ce contexte ont montré la présence d'hémorragies près des oreilles susceptibles d'être d'origine acoustique. " (source : W.M.X. Zimmer and P.L. Tyack,Marine Mammal Science, 2007)
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Cette décision autorise l'utilisation à des fins industrielles de canons à air sismiques dans une zone marine grande comme deux fois l'Allemagne s'étirant de la baie du Delaware à la pointe de Cape Canaveral, en Floride.
Les canons à air sismiques propulsent des ondes vers le plancher océanique et constituent l'une des sources de bruit d'origine humaine les plus puissantes dans le milieu océanique. En se propageant dans l'eau, le bruit sature les tympans des baleines, interférant ainsi avec leur système d'écholocation. Véritablement abasourdis, les cétacés ne peuvent plus correctement s'alimenter, repérer les dangers alentour ou encore se reproduire. Le bruit est si fort qu'il peut même couvrir les communications de baleines proches les unes des autres, et certaines peuvent ainsi se retrouver isolées de leur groupe.
" La prospection sous-marine est une menace sérieuse pour ces animaux qui dépendent de leur ouïe pour survivre ", explique Margaret Coony, chargée de campagne d'IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux). " La pollution acoustique à outrance de nos océans nuit à la communication entre mammifères marins. Incapables de chasser, de se reproduire, de nourrir leurs petits, de s'orienter et de communiquer, les baleines sont en danger de mort. Or, on dénombre aujourd'hui moins de 500 baleines franches de l'Atlantique Nord : la mort d'un seul individu pourrait être gravissime pour l'espèce. "
Même les rapports des autorités gouvernementales sont accablants : l'utilisation des ondes sismiques dans le cadre de cette exploration pourrait blesser et même tuer jusqu'à 138 200 mammifères marins et perturber les interactions de millions d'autres.
L'autorisation de l'exploration sismique est fortement contestée par certains membres du Congrès, par des municipalités côtières et des organisations de protection de l'environnement, mais aussi par le Mid-Atlantic Fisheries Management Council et un consortium réunissant plus de 100 biologistes. En février dernier, tous ont appelé au report de la décision tant que toutes les conséquences de la prospection sur l'écosystème marin n'étaient pas connues. Les industriels doivent désormais demander des licences d'exploitation auprès du Bureau et justifier que leurs activités seront conformes à l'Endangered Species Act, au Marine Mammal Protection Act et à d'autres lois de protection marine, ce qui risque fort d'alimenter encore un peu plus la polémique.
Consultez le rapport d'IFAW Bruits des océans : baissez le volume sur la pollution sonore des océans.
Un communiqué de l'IFAW