Tamara McKinley : La dernière valse de Mathilda

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

La dernière valse de Mathilda de Tamara McKinley   3,5/5 (20-07-2014)

La dernière valse de Mathilda  (480 pages) est paru le 2 février 2005 aux Editions L’Archipel, puis le 3 janvier 2007 chez Archipoche (566 pages).

     

L’histoire (éditeur) :

Dans la chaleur étouffante du bush australien, Mathilda, treize ans, fait ses adieux à sa mère. Quelques voisins sont rassemblés autour de la tombe, pour rendre un der­nier hommage à cette femme courageuse.
Un peu à l'écart, le père de Mathilda n'a qu'une hâte : que tout cela se termine afin qu'il puisse vendre le domaine de Churinga. Mathilda, elle, comprend que les choses ne seront jamais plus comme avant...
Cinquante ans plus tard, Jenny découvre le journal intime de Mathilda. À mesure que progresse sa lecture, l'angoisse l'assaille... A-t-elle bien fait de venir s'installer à Churinga ?

Mon avis :

Besoin d’un bon  pavé pour vos vacances d’été, les doigts de pied en éventail au bord de la piscine ou sur le sable chaud, bercé par le doux chant des vagues (et éventuellement les cris des enfants…) ? Pourquoi ne pas choisir ce titre… Tamara McKinley a concocté le roman idéal : une bonne saga familiale passionnante qui se lit avec tellement de facilité qu’on est très vite transporté sur les terres Australiennes.

Embarquée dans l’histoire de deux femmes fortes, au destin bouleversé, j’ai avalé ces 567 pages de la version poche à une vitesse folle !

Quand le roman commence, Mathilda, 13 ans, enterre sa maman, et se retrouve seule à gérer Churinga, l’exploitation familiale (ferme d’élevage de moutons en plein cœur du bush australien) et son père alcoolique, revenu de la quarre blessé, odieux et sordide.

À Sydney,  une cinquantaine d’années plus tard, Jenny, qui a perdu son mari et son petit garçon dans un tragique accident six mois plus tôt, est contactée par son notaire qui lui annonce la dernière part de son héritage, une magnifique propriété acquise secrètement par son époux en vu de concrétiser leur rêve de grands espaces : Churinga.

Après réflexion et une bonne organisation, elle laisse se vie de citadine (et son amie de toujours) derrière elle pour se rendre sur place et se confronter à son destin, et au travers de différents journaux, à celui de l’ancienne propriétaire, Mathilda.

Dans la valse de Mathilda, on progresse ainsi entre deux vies peu communes : Mathilda et Jenny. L’auteure retranscrit à merveille la rudesse des lieux qu’elle soit climatique ou liée au travail de l’exploitation. L’outback est beau, magique, mais aussi sauvage et impitoyable à bien des niveaux. Tamara McKinley  développe deux histoires que l’on suit en alternance, entremêlées plus intimement qu’on ne pourrait le croire.

Ce roman se lit très facilement et tellement agréablement, qu’on passe largement sur le fait que ça sonne souvent mélo, qu’on tombe parfois dans le cliché et que les histoires de cœur ne sortent pas de l’ordinaire (et sont même un peu convenues). Que voulez-vous, la plume de Tamara McKinley est tellement plaisante ! Elle embarque le lecteur dans cette Australie sauvage et nature qu’on se laisse finalement prendre au jeu de cette lecture. Elle ménage le lecteur en instaurant un soupçon du suspens (le prélude est une bonne entrée en matière), donne envie de toujours plus tourner les pages et finit par nous toucher.

Je l’ai trouvé beaucoup moins passionnant que L’or du bout du monde, mais le plaisir était tout de même bien au rendez-vous. Au diable le besoin d’avoir une histoire qui tient parfaitement la route, sans stéréotype et bons sentiments. Qu’il est bon par moment de se laisser porter par une écriture entraînante  dans une histoire totalement dépaysante où le drame côtoie l’amour (un poil à l’eau de rose), où les personnages ne sonnent pas toujours juste mais deviennent vite attachants, et où les secrets tiennent solidement agrippé.

En bref : ce roman est loin d’être parfait, mais plongez-vous dedans  sans hésiter, je ne pense pas que vous soyez déçus. Pour ma part, j’ai vite laissé de côté tous les défauts pour savourer ce roman estival.

L’avis des copinautes : LizouzouIngrid