Et deux mois après le drame, voici qu'entre dans ce dossier, un improbable Vicomte âgé de 83 ans, originaire de Bourgogne. Placé en garde à vue à la gendarmerie d'Auxerre (Yonne), Amaury d'Harcourt a reconnu avoir participé à la dissimulation de l'arme du crime le soir du 11 mars 2008 à Castelnau-le-lez. Pour autant, il minimise son implication en précisant qu'il ignorait que ce fusil venait de servir à tuer Bernadette Bissonnet. Il aurait agi pour rendre service à son ami Jean-Michel Bissonnet, c'est en tout cas ce qu'il aurait expliqué aux enquêteurs.
Jean-Michel Bissonnet et Amaury d'Harcourt se sont connus dans les années 60 alors que le Vicomte l'employait comme commis dans son domaine du château de Saint-Eusoge à Rogny-les-Sept-Écluses. Malgré leur différence d'âge, les deux hommes se sont liés d'amitié, notamment grâce à leur passion commune pour la chasse.
Depuis cette époque, Jean-Michel Bissonnet a fait fortune dans la location de bureaux à Montpellier mais n'a jamais cessé de fréquenter le Vicomte en participant à des parties de chasse avec lui. Alors qu'il était en proie à de graves difficultés financières, il avait récemment aidé son vieil ami ce qui n'était d'ailleurs pas au goût de son épouse. Selon les enfants du couple Bissonnet, leur mère n'appréciait pas du tout ce Vicomte qu'elle considérait comme un pique-assiette.
Amaury d'Harcourt est actuellement mis en examen mais a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire en raison de son état de santé fragile.
A partir de ces derniers rebondissements, deux scénarios semblent émerger du dossier:
- Ou bien Meziane Belkacem et Amaury d'Harcourt disent la vérité et dans ce cas Jean-Michel Bissonnet est bien le commanditaire du meurtre de son épouse. Reste alors à établir le mobile du crime.
- Ou bien Amaury d'Harcourt a commandité le meurtre de Bernadette Bissonnet qui était un obstacle à l'aide financière que Jean-Michel Bissonnet pouvait lui apporter. C'est cette version que semblent privilégier les enfants Bissonnet persuadés de l'innocence de leur père. Mais à ce stade de l'enquête, les gendarmes n'ont pas encore prouvé que le jardinier algérien et le vicomte se connaissaient avant le 11 mars 2008.
A moins qu'un nouveau protagoniste ne vienne tout chambouler...