La pratique de la circoncision serait efficace pour réduire la propagation du risque d’infection au VIH, c’est un moyen utilisé en Afrique subsaharienne. Une nouvelle étude qui a été présentée le 21 juillet à Melbourne (Australie) lors de vingtième conférence internationale sur le SIDA vient à nouveau de valider cette théorie. L’étude a révélé que les hommes circoncis n’avaient pas moins de relations sexuelles protégés que ceux, non circoncis.
Trois études avaient déjà démontré en 2013 que la circoncision pouvait lutter contre la propagation du VIH en Afrique du Sud. Ces études effectuées sur des hommes hétérosexuels ont montré que la circoncision pouvait réduire le risque d’être contaminé par le virus du sida, le VIH, de 60 %. Ce résultat prometteur a incité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à recommander la circoncision, chez les volontaires, comme moyen de prévention, avec le port du préservatif. Face à ces résultats, les experts ont exprimé leur doute. Du fait qu’après leurs opérations, les hommes circoncis se sentiraient “protégés ” face à l’infection au VIH après leur opération. Il n’en est rien. Une nouvelle étude qui a été exposée lundi à Melbourne a révélé que les hommes ayant subi l’opération ne se protégeaient pas moins que ceux non circoncis.
Plus de confiance pour les hommes circoncis
Des scientifiques de l’université d’Illinois (Chicago) ont pu aboutir à cette conclusion, en effectuant des enquêtes sur 3.000 hommes au Nyanza (Kenya) âgés de 18 à 35 ans. Ces hommes ont été tous informés en matière de circoncision, de rapports sexuels protégées et dépistage du sida. Une moitié a accepté d’être circoncise, une moitié non. Durant 2 ans (durée de l’étude), les 3000 hommes, circoncis et non circoncis, ont été questionnés chaque 6 mois, sur leur vie sexuelle. Pendant ces deux ans, l’activité sexuelle des deux groupes (circoncis et non circoncis) s’est accrue notamment chez les jeunes de 18-24 ans. Cependant, les pratiques à risque (recours prostitués, multipartenaires…) ont baissé aussi bien chez les hommes circoncis, que ceux non circoncis. Alors que le port du préservatif a augmenté au niveau des deux groupes. Cette étude conclut que les hommes qui étaient circoncis utilisaient aussi bien le préservatif que les non-circoncis. Ils ont même gagné en confiance. “Les pays qui ont freiné les programmes de circoncision médicale en raison du manque de preuve sur une baisse des risques ne devraient plus avoir d’inquiétudes à ce sujet “, conclut Nelli Westercamp, co-auteur de l’étude dans un communiqué publié par l’université.
A noter qu’en France, selon un sondage téléphonique réalisé en 2008, 14 % des hommes se déclarent circoncis (source wikipedia). Par ailleurs, selon le dernier rapport annuel de l’InVS (Institut national de veille sanitaire), en 2014, 150.000 personnes sont infectées du VIH en France, 50.000 d’entre elles n’ont aucune prise en charge où ignorent leur statut sérologique. Les contaminations au VIH restent plus importantes dans les DOM notamment en Guyane et Guadeloupe, et en Île de France.