Walter Benjamin, le "collectionneur d'étincelles"

Publié le 23 juillet 2014 par Detoursdesmondes


"Entrer" dans les arts extra-occidentaux c'est se frotter à une multitude de questionnements qui ont trait aussi bien à l'ethnologie, à l'histoire, à l'histoire de l'art... aux interrogations des religions, des sociétés, des hommes...
Dans le détours de ces mondes, des figures comme celles de Carl Einstein, d'André Breton, d'André Malraux... à des titres différents, ont surgi et se sont croisées autour des arts africains, plus largement pour leur vie elle-même, et ont fait l'objet de sujet de conférences à part entière au sein de l'association ces dernières années.
Parmi les figures incontournables, il en est une qui m'impressionne particulièrement et dont l'oeuvre est essentielle pour qui veut réfléchir sur les images (et plus largement dans les domaines de la philosophie de l’art, de la philosophie du langage et de la philosophie de l’histoire !)... il s'agit de Walter Benjamin.


Compliquée son oeuvre, sa pensée et pour l'instant, je l'approche lentement comme celle d'Aby Warburg. Car la "porte d'entrée" des arts lointains c'est pour moi aussi un subterfuge pour essayer de se donner les moyens de "penser autrement". Mais il faut du temps pour apprivoiser. Il faut y venir et y revenir, souvent par surprise.
Ainsi, réfléchissant sur Pierre Guerre et notre visite à la Vieille Charité l'année précédente en compagnie d'Alain Vidal-Naquet, son gendre ; réfléchissant également à la construction de conférences autour du Mur d'André Breton, j'avais à l'époque rencontré Alain Paire.
Et c'est vers lui que je reviens aujourd'hui car il nous propose des vidéos sur des écrivains qui ont marqué Marseille et son évocation de Walter Benjamin à Marseille en 1940 est remarquable.
La date est d'autant plus aigue que cette année là, le 26 septembre, Walter Benjamin sera retrouvé mort à Port-Bou, non loin de la frontière espagnole : il aura ingurgité une dose énorme de morphine.(Le 15 juillet, une autre grand penseur "énergumène" s'était jeté dans le gave d'Oloron : Carl Einstein) !


Le titre de cette note est emprunté à celui d'une émission de France Culture :

Photo 1 : Photographie du passeport de Walter Benjamin, vers 1928
Photo 2 : © Valerio Adami