Nicolas Grégoire publie D’être et de tête (frontispice de Pauline Emond) aux éditions Le Taillis Pré.
Marcher dans. La nuit tient les arbres en haut, et au bord aussi. Alors tourner, regarder les gens dedans et délier je ne sais quoi. Les souvenirs, seuls, ou les images de bois avec mon père, beaucoup. Délier ça avec l’échec puisque c’est ça qui tient finalement le tout. Délier ça donc ou la regarder, elle, juste là en face, défaire ses cheveux.
○
un papillon fait place
et pourtant
ça serre derrière
l’os
les oiseaux
et la peur
nul lieu où
tenir
le corps ne supporte pas
il émiette
le vide
entasse
des morceaux de
non pas de
rien
mais l’absence
○
mise au noir
on compte
le vide
la pluie
le ciel
et sa masse de gris sur tout la haie
on n’est plus sûr de
la sa ma le
mort
il n’y a que
non
rature sur rature
les larmes presque
vite fait faut dire
et la haine de soi
elle reflue
○
tête tourne vrac. On aimerait se lancer – non plus quoi – se lancer dans un long monologue. On voit
ce visage qu’
on étouffe
vivement
fermement car on s’y reconnaît bien sûr, à force
faux
(Et 50 l d’eau à déverser, juste à côté)
à côté
on finit par l’écrire
on est toujours à côté de
sa vie
ou autre ou
la leur
les enfants
en fait
on ne fait
que
s’évider
Nicolas Grégoire, D’être et de tête, frontispice de Pauline Emond, Le Taillis Pré, 2014, pp. 11, 21, 23, 78.