En revanche, ces mêmes personnes qui font ces demandes d’aide et de soutien vont chez les médecins, les avocats, les huissiers afin de confirmer leurs craintes, car le titre accorde la garantie, et ils n’ont aucune réserve à rémunérer ce service, un service qui n’est pas souvent en rapport avec la réputation des consultants en question, ils oublient malheureusement que « l’habit ne fait pas le moine ».
Combien d’incompétence, de fourberie, de faiblesse, de fausse connaissance valorisée et acquise par convenance, par relation pour sauvegarder la réputation d’un père, d’une mère, il suffit de voir les noms qui défilent au quotidien dans les médias, les fils et filles de… et autres charlatans du savoir.
Notre vie moderne est basée sur le mensonge et l’incompétence afin d’endormir la conscience des êtres humains qui manquant de confiance en eux se plient à l’apparente sobriété du titre d’un autre.
Je ne prétends pas que nous devions devenir vénaux dans une société capitaliste ou tout doit avoir une valeur, où l’on oublie le principe de service, où le moindre service doit être payant car l’impôt veille à prendre sa part dans chaque action individuelle ou collective, une sorte de racket de toute évidence.
En Afrique, il existe depuis des millénaires, le « Don contre Don », ainsi, lorsqu’un individu offre le meilleur de lui-même, celui qui a profité de ses bienfaits a le devoir de lui offrir à son tour, le meilleur de lui même, c’est une règle, c’est un devoir moral.
En Occident, on est tellement plus évolué, que l’on ne sait faire qu’une chose, prendre, et ne jamais donner, ou presque.
On peut s’adresser à un juriste, par exemple, qui est le représentant du savoir légal, lui demander conseil pour justement être protégé, et le rémunérer pour s’apercevoir que celui-ci a oublié un article par manque de rigueur poussant son client dans le gouffre de la justice et de l’erreur, le juriste est coupable mais jamais responsable, imaginez un instant le nombre d'avocats qui pourraient être condamnés pour incompétence, l'univers juridique s'effondrerait.
On peut également s’adresser à un médecin pour son cancer de la prostate, qui, du haut de son titre de soigneur, saura conseiller son patient en l’envoyant faire une biopsie et une chimiothérapie alors que l’on sait aujourd’hui, d’après la célèbre Université de Harvard, que c’est bien la pire des choses à faire, mais enfin, le médecin qui sait éminemment, qui connaît son métier, pourra envoyer son patient directement au cimetière au pire, au mieux le plonger dans le désespoir de l'impuissance, lui qui n’aura plus à se plaindre de son ignorance, car celui-ci répondra :
- La médecine n'est pas une science exacte, même si elle est indiscutable.
Pourtant, avec un conseil, on peut sauver une vie, on peut orienter intelligemment une personne souffrante, on peut aider l’un ou l’autre, comment se fait-il qu’il n’y ait aucune réciprocité ?
Combien de fois sur ce blog, j’ai répondu aux questions personnelles que des lecteurs me posaient, répondant à des personnes désespérées, j’ai rédigé de longues réponses pleines d’informations utiles, nécessaires, auxquelles ces mêmes personnes n’avaient pas accès, combien de fois ai-je reçu ne serait-ce qu’un simple remerciement ?
Tout bien réfléchi, j’aurais dû faire comme les conseillers de chez Bigmalyon :
- 10 000 euros par réponse et par conseil…
Non seulement j'aurais été rémunéré, mais en plus on m'aurait remercié. Puisque c’est l’argent qui détermine la valeur de l’information et de l’informateur, car l’information gratuite n’est pas valorisée ou serait-elle moins crédible que le mensonge payant ?
Lorsque Agamemnon a consulté les oracles avant de livrer sa guerre à Troy, il lui a été répondu qu’il y aurait "un grand vainqueur et un grand perdant", pour gagner, il sacrifia sa fille Iphigénie sur l'autel de l'ignorance, et malgré sa victoire, à son retour, son épouse et son amant l’assassinèrent.
Agamemnon paya cher au temple et aux Oracles son conseil qui lui valut sa mort, il fut à la fois « un grand vainqueur et un grand perdant. » Les dieux ont bien ri lorsque la lame du couteau lui a tranché la gorge et les spectres des morts de ses guerres ont tendu la main à ce nouveau frère qui les rejoignait à présent.
Alors, il faut se poser la question de savoir si un conseil gratuit vaut moins qu’un conseil payant ? Diogène aurait pu lui donner la même réponse… pour rien.
Mais c’est ainsi que fonctionne la corruption de notre monde, l’argent déterminerait-il la valeur et la qualité du conseil ? Pas systématiquement et de moins en moins aujourd’hui.
Ainsi, sur ce blog que vous êtes des milliers à lire, et je vous en remercie, sur une cinquantaine de questions qui m’ont été posées directement, peut-être deux personnes m’ont remerciées, les 48 autres estimaient tout à fait normal d’obtenir renseignements et réponses, qu’importe le temps, le travail de recherche passé à récolter les informations ; et non, ce n’est pas mon métier de répondre aux questions et de faire le travail de recherche qu’ils ne font pas, soit par paresse, soit par manque de temps, soit…
Dernièrement, un commerçant me pria de lui fournir des recherches que j’avais mis des années à réunir, ce que je fis de bon cœur, nous devons toujours aider notre prochain dans le besoin ; de la part du commerçant, j’obtins un simple, mais généreux merci, comme on dit merci quand on tient une porte, et encore, aujourd’hui le merci il faut l’arracher de la gueule du type qui vous suit ou de la bonne femme qui considère tout à fait naturel de ne pas se prendre la porte dans la figure sans pour autant remercier la personne qui fait l’effort de courtoisie élémentaire.
Cette fois-ci, j’étais client dans son établissement et je n’obtins pas même une réduction, même si ces informations allaient lui permettre d’en profiter grandement et allaient lui sauver la vie au sens propre et au figuré, il est vrai que la générosité n'est pas une qualité partagée par tous.
Je me suis interrogé en me disant que, le "Don contre Don" était à nouveau méprisé, car si les gens n’ont plus d’éducation, c’est qu’ils sont tellement habitués à obtenir la gratuité à la pharmacie ou chez le médecin de famille, que les conseils, les recherches, cela ne vaut rien pour eux tant qu’ils n’en n’ont pas besoin et encore.
Je me souviens en Hongrie, j’avais 12 ans, mon oncle Geza était médecin et allait soigner les pauvres pour rien, un jour, un de ces pauvres a déposé chez lui un pot en verre de 80cm de haut avec un bouchon en la même matière, c’était le plus gros pot de miel avec cette couleur de soleil que je n’ai jamais vu de ma vie, avec cela, un panier rempli de légumes et deux canards, auxquels le brave homme venait de tordre le cou. Je demandais à ma tante si ce petit Monsieur était un vendeur ambulant ?
- Non, c’est juste un homme que ton oncle a sauvé.
C’est systématique, les gens pauvres sont toujours plus généreux et les gens riches ont toujours peur de perdre l'acquis, ils ne pourront donc jamais évoluer.
Alors, s’il vous plait, chères lectrices, chers lecteurs, si vous n’avez pas l’intention de remercier le travail que l’on fait pour vous, surtout, n’attendez pas de réponses, je ne réponds plus aux personnes qui manquent de la plus élémentaire éducation. Ce n’est pas grand-chose un merci, comme un bonjour, ça peut ensoleiller une journée triste.
Et n’allez pas croire que j’attends autre chose, mais lorsque que l’on se bat pour l’humanité, on ne peut attendre rien d’autre de celle-ci à part un minimum de courtoisie, et si cette courtoisie ne se présente pas, on est en droit de s’interroger justement sur une humanité qui ne connaît même pas les principes élémentaires d’une bonne éducation :
- Bonjour - Merci - Au revoir
Nous vivons une époque formidiable…