- L’ignorance de la première année
- L’idée
- La naissance de Sociallymap
Pour créer une startup, il faut avoir de la persévérance, du courage, de l’ambition ET avoir une bonne idée. Ou alors, être juste inconscient. Personnellement, lorsque je me suis lancé dans l’aventure, je pense plutôt avoir été dans cette seconde catégorie.
L’ignorance de la première année
J’ai réalisé mes études à l’école Nationale Supérieure des Mines de Saint Etienne (Ingénieur), puis à l’EM Lyon Business School (Management /Marketing). A l’issue de ce cursus, j’ai réalisé une thèse sur « l’impact organisationnel des médias sociaux sur les entreprises », puis fort de ce travail, me suis lancé dans la création d’une agence conseil spécialisée « Social Media ». C’est là que l’inconscience a joué : il est facile de comprendre que ce n’est pas en faisant une thèse étudiante, aussi bien rédigée soit-elle, que nous pouvons conseiller des entreprises sur leur stratégie de communication. Être jeune est certes un atout dans le milieu du web, mais ce métier impliquait également de connaître les problématiques, les contextes, les spécificités des entreprises, bref, de la maturité et de l’expérience.
Conscient de ce problème majeur, j’ai alors adopté une devise : Fake it until you’ll make it. Soit en d’autres termes : « Fais semblant que tu sais faire, tu risques de te planter la première fois, mais ensuite tu sauras ».
Avec cette philosophie en poche, beaucoup de lecture et de rencontre, j’ai pu mener l’agence Alhena jusqu’à souffler sa première bougie. A partir de là, je pense que nous avions une réelle expertise à proposer aux clients. Cette première année a réellement été la phase critique de la création d’entreprise, pendant laquelle il a fallu faire ses preuves, trouver des clients pour manger, sans rien savoir faire.
Au fil des années, l’expertise grandissant, nous avons appris à gérer d’autres facettes indispensables à la conduite d’une entreprise, que nous n’apprenons pas forcément à l’école, ou alors de manière très superficielle : le management, les ressources humaines, la comptabilité, la finance d’entreprise, les achats, la négociations, la com’, le marketing… car oui, lorsqu’on monte une entreprise, encore plus si on le fait seul, il faut savoir tout faire.
Cela est un peu exagéré dans le sens où il y a certaines tâches qu’il faut simplement comprendre, et avoir le recul et l’intelligence de le donner à faire par une personne, car, ces tâches n’ont pas ou peu de valeur ajoutée par rapport au temps passé (Exemple : la compta, la paie, voir les RH).
L’idée
Au cours des deux premières années de cette entreprise de conseil, je me suis rendu compte de la concurrence tout de même assez élevée sur le secteur. J’ai donc commencé à chercher des offres à proposer qui pourraient nous différencier de ces autres agences.Nous avons commencé par repositionner l’activité de l’agence, pour la rendre plus générale, tout en gardant un cœur d’expertise. Nous sommes donc progressivement passés d’une agence spécialisée « Social Media », à une agence « Digital & Social Media marketing ». Évidemment, ce n’est qu’en côtoyant des clients au quotidien qu’on peut se rendre compte de ce genre de chose et prendre les décisions en conséquence.
Puis nous avons regardé les autres agences, les offres qu’elles proposaient. Nous les avons analysées, et réfléchi à comment pourrions-nous améliorer ces offres proposées par ces agences.
Une offre était née : nous allions proposer du community management semi-automatisé. Car oui, dans une mission de community management, certaines tâches ont plus de valeur que d’autres… Nous allions donc chercher comment automatiser toutes celles qui ne possédaient pas ou peu de valeur.
En procédant ainsi, nous allions proposer une offre similaire aux autres agences, moins chère, mais pas moins qualitative, voir l’inverse.
Quelques semaines plus tard, quelques euros dépensés à droite à gauche dans des tests de logiciels, tout était fin prêt. Une dizaine de logiciels, mis bout à bout, nous permettaient d’automatiser l’intégralité des tâches à plus faible valeur ajoutée. Notre community manager n’avait plus qu’à se concentrer sur les tâches importantes pour nos clients : la création de contenu, la gestion des conversations sur les réseaux, le pilotage général de la stratégie, le monitoring.
L’offre, abordable pour nos clients, a très bien marché pendant quelques années.
La naissance de Sociallymap
Je suis très fier aujourd’hui d’avoir pu prendre le recul nécessaire, alors que tout allait bien, pour m’apercevoir que cette offre n’était pas pérenne.Tout fonctionnait très bien, les clients étaient contents, mais nous dépendions inévitablement de trop de fournisseurs. Un logiciel tombait ? C’était la fin pour nous. Nous étions totalement dépendant techniquement et financièrement de ces prestataires.
Nous avons alors commencé à nous dire qu’il serait peut-être pas judicieux de créer notre propre logiciel. Ce serait également l’occasion de rajouter certaines fonctionnalités auxquelles nous pensions, et d’en supprimer certaines qui ne nous servaient pas.
Benchmark, étude de marché, prototype, dossiers de subventions et quelques nuits blanches plus tard, le cahier des charges de Sociallymap était sur le bureau.
2 ans de recherche et développement ont été nécessaire pour la sortie de la première version.
2 années, c’est très long. Inévitablement, nous avons connu l’effet tunnel, dévastateur pour le moral. (Effet tunnel = ne pas voir le projet pendant sa phase de développement).
Sociallymap est un logiciel complexe, la mise en place d’un développement par itérations (mode AGILE) n’y a pas changé grand chose.
C’est alors que nous avons ouvert une version beta, fin 2013 : nous sommes sortis du tunnel. A la sortie de ce tunnel, on ne sait réellement pas à quoi s’attendre. Voilà deux ans que notre idée se concrétise, mais sans rien voir. Alors l’idée est-elle toujours aussi bonne qu’au début ?
En ce qui nous concerne, nous avions vu juste. 900 beta testeurs, 900 retours positifs.
Aujourd’hui Sociallymap est officiellement lancé, et les licences se vendent comme des petits pains. Nous avons réussi à créer un logiciel qui apporte beaucoup de valeur ajoutée aux utilisateurs et pour un coût abordable.
La faute serait maintenant de nous reposer sur ce succès. Une V2 est déjà quasiment prête, intégrant un nouveau design, et surtout, des fonctionnalités nouvelles.
L’entrepreneuriat n’est donc pas forcément quelque chose pour les sachants, mais plutôt pour les débrouillards. La flexibilité, l’instinct, l’insouciance ne sont pas des choses qu’on apprend à l’école
Article invité par Florent créateur de SociallyMap.
Entrepreneur, Blogueur et passionné par cette matière vivante qu’est Internet. C’est après avoir terminé mes études successivement à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint Etienne puis à l’EM Lyon Business School, que j’ai décidé de faire de cette passion mon métier, en créant Alhena, une agence de Social Media Marketing. Je fonde en 2013 le logiciel d’automation marketing Sociallymap.
Auteur d’une thèse professionnelle sur « l’impact organisationnel des médias sociaux sur les entreprises » et blogueur à mes heures perdues, j’essaye de partager mes expériences et convictions digitales acquises sur le terrain avec un maximum de monde, non pas pour prêcher la bonne parole, mais pour faire avancer ma réflexion personnelle et progresser toujours dans ce monde en constante évolution.
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