Au XVIIe siècle, grâce aux efforts du parapluie français le parasol devient un accessoire de mode très fréquent, surtout pour les proches des cours royales d’Europe.
Le Chancelier Séguier de Charles Le Brun, est un portrait équestre représentant le chancelier sur un cheval, placé au centre de la composition et entouré de six écuyers et pages à pied, habillés dans des tons bleu. Le fond est composé d’un ciel sombre. Ce portrait ne relate pas d’événement particulier. La richesse des parures et broderies couleur or sont en lien avec les honneurs fait au cavalier. Les deux parasols sont signes de protection. Ce symbole réfère à la personnalité du chancelier, protecteur des arts.
Anthony van Dyck. Portrait de la marquise Elena Grimaldi. 1623.
Marie Thérèse d’Autriche, Reine de France et de Navarre, dessin de Jean-Baptiste Martin en 1682, gravé par Nicolas Bazin.
Avec le temps, ce parasol était devenu bien encombrant comme le raconte Henri Estienne dans ses Dialogues du nouveau langage françois italianzé en 1578 "devenu d’une grandeur démesurée, soutenu d’ un baston, et tellement faict, qu’estant ployé et tenant bien peu de place, quand ce vient qu’on en a besoin, on l’a incontinent ouvert et estendu en rond, jusqu’à couvrir trois ou quatre personnes" ; et Montaigne approuve en racontant "que ces parasols dont l’Italie se sert, chargent plus les bras qu’ils ne déchargent la tête".
Peu à peu, au milieu du règne de Louis XIV, on l’utilisait régulièrement. Les maîtres boursiers-colletiers-pochetiers qui avaient le droit de les confectionner, remplaçaient alors la toile cirée par du taffetas gommé, tendu sur de légères tiges en jonc. Avec un anneau glissant le long du manche, on pouvait le fermer ; pour le rouvrir, on remontait l’anneau et on l’arrêtait avec une grosse épingle. Peu d’écrits existent, seul Furetière le décrivait comme étant "un petit meuble portatif ou couverture ronde qu’on porte à la main pour défendre sa tête des grandes ardeurs du soleil, servant aussi pour se défendre de la pluie et alors quelques-uns l’appellent parapluie". Un ambassadeur anglais a mentionné en 1675 "de petits ustensiles forts légers que les femmes emploient ici pour se garantir du soleil et dont l’usage nous semble très commode". Avant la fin de son règne, Louis XIV accorde à un industriel, le monopole de fabriquer les parapluies "brisés ne pesant que cinq à six onces, vendus enfermés dans des étuis de sept à huit pouces de long sur un et demi de large.
Pendant la Régence, le dais rond devenait l’ombrelle, montée sur des bambous des Indes, décorée de crépines d’or et d’effilés de perles, panaches de plumes et reflets de soie, prenant le charmant nom de "balancier des Grâces".
Une jeune femme à cheval sur une rivière, tenant un parasol, gravé par Bernard Lens d’après Jan Wyck, vers 1686, puis republié dans les années 1720.
En 1757, le parapluie de taffetas étant très à la mode à Paris, il se transformait en parapluie-canne "on a imaginé pour la plus grande commodité des voyageurs, des parasols et des parapluies contenus dans une canne, de manière qu’en poussant un ressort qui est adhérent à la canne qui sert d’étui au parasol, on fait rentrer ou sortir celui-ci, suivant qu’on le juge à propos et qu’on en a besoin. Ainsi, l’instrument qui auparavant servait de point d’appui pour soulager la marche du voyageur est changé tout à coup en un autre pour le mettre à couvert de l’ardeur du soleil ou de l’incommodité de la pluie".
Dix années plus tard, l’usage voulait "de ne jamais sortir qu’avec son parapluie et de s’incommoder à le porter sous le bras pendant six mois pour s’en servir peut-être six fois ; ceux qui ne veulent pas se confondre avec le vulgaire aiment mieux courir le risque de se mouiller que d’être regardés comme des gens qui vont à pied, car le parapluie est la marque qu’on n’a pas d’équipage". Comme bien des gens étaient dans ce cas, un service de parapluies publics est créé en 1769, destinés surtout à la traversée des ponts, car il y avait suffisamment d’ombre dans les rues étroites. Une compagnie obtint le privilège pour la location de parasols "il y aura des bureaux à chaque extrémité du Pont-Neuf ; les parapluies seront rendus au bureau de l’autre côté, moyennant deux liards par personne".