La violence avec laquelle Israël pilonne la bande de Gaza, tuant des centaines de civils palestiniens, est monstrueuse. Il nous faut espérer que la communauté internationale parviendra à faire cesser ces bombardements. Certains ont accusé Israël de génocide. Je pense que, lorsqu’on s’exprime, il est toujours préférable de conserver un certain sens de la mesure. En 1948, la population de Gaza était de deux cent cinquante-quatre mille personnes. Aujourd’hui, elle a dépassé un million cinq cent mille. Si l’on peut s’en féliciter, on conviendra également qu’il est déplacé d’utiliser, à propos des trop nombreux conflits dont elle a été victime, le terme de génocide.
De la même manière, la façon dont Israël prive les habitants de Gaza d’eau, d’électricité et de divers produits nécessaires à la vie quotidienne est infâme. Mais il n’est pas le seul à être coupable de ce crime. Les médias s’expriment comme si Gaza était enclavé en Israël. Mais la bande de Gaza a aussi une frontière avec un pays arabe, l’Égypte pour ne pas la nommer et, de 1948 à 1967, ce territoire a été administré par l’Égypte. Il est donc plus que vraisemblable que toutes les voies nécessaires à l’alimentation de la bande de Gaza à partir de l’Égypte existent et, si ce n’est pas le cas, il ne doit guère être difficile de les établir. Le blocus de ce territoire par Israël ne peut pas être réalisé sans la complicité de l’Égypte. Quand donc entendrons-nous des voix s’élever pour stigmatiser le comportement de ce pays vis-à-vis de ses frères arabes ?