La Planète des Singes : blockbuster de l’été ?

Par Unionstreet

Union Street a pu découvrir en avant-première la suite de la nouvelle saga hollywoodienne présentant les origines de la Planète des Singes. Dans un décor de monde post-apocalyptique installé dans une usine désaffectée de la Courneuve, le spectateur, sceptique, est prêt à découvrir la nouvelle machine à fric d’Hollywood.

Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s’est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.

Si il est certain que le film ne brillera pas par son scénario, l’enjeu se trouve ailleurs. Le choix de confier la réalisation à Matt Reeves est prometteur. Le réalisateur a déjà montré son talent avec Cloverfield et Laisse-moi entrer. Après un film de monstres qui avait secoué Hollywood et un remake réussi d’un chef d’oeuvre venu de Scandinavie, réaliser la suite d’un blockbuster était un défi de plus à relever. Et il est de taille. Pour rappel, le premier épisode avait crée la surprise au box-office français (plus de trois millions d’entrées) et avait reçu de nombreux avis favorables de la part des critiques et des spectateurs. 

La première bonne idée vient du scénario qui fait débuter le film dix ans après la fin des Origines. Un générique nous explique ce qu’il s’est passé durant cette décennie. Nouveaux personnages, la Terre vidée de presque tous ces habitants, ce scénario post-apocalyptique permet à Matt Reeves de créer un univers visuel sidérant, mêlant forêt du nord de la Californie et un San Francisco en ruine. Outre la ville des singes, impressionnante, les paysages filmés en permanence sous la pluie instaure une ambiance unique et réussie. Ajoutez à cela des effets spéciaux saisissants et vous avez une scène d’introduction de chasse de toute beauté.

Ce sont les singes dans cet opus qui sont fortement mis en avant. Les hommes ne sont que prétextes à créer un semblant de scénario. Comme Wall-e qui débutait avec 20 minutes sans dialogue entre deux robots, Matt Reeves filme une colonie de singes qui s’expriment par le langage des signes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est beau.

Mais le talent de Matt Reeves vient du travail accompli sur ses deux précédents métrages. Véritable film de SF présenté comme un faux documentaire, Cloverfield embarquait le spectateur dans un Manhattan en proie à l’attaque de monstres. Laisse moi entrer reprenait les éléments du film Morse pour créer une véritable tension. Et il réalise l’exploit d’insérer une ambiance anxiogène et une tension dans un genre où généralement le suspens n’est pas permis. Derniers exemples en date : ni Godzilla, ni Pacific Rim nous auront offert autre chose qu’un spectacle visuel. La Planète des Singes : l’Affrontement, bien que modeste sur le papier est en réalité bien plus impressionnant que les blockbusters cités précédemment. Une certaine folie émane de ces singes qui peuvent céder à la violence en une fraction de seconde. Inquiétants et terriblement humains, dans leurs émotions et leur regard, ces primates semblent être réels. Quelle belle machine à effets spéciaux que cet Hollywood. De plus, le choix de Matt Reeves est excellent puisque la mise en scène est également au dessus de la concurrence. Char d’assaut s’écrasant contre une forteresse, incendie en forêt, singes se basculant d’arbre en arbre… les prouesses visuelles sont nombreuses et ce, dans un spectacle sans temps mort. De belles séquences empreintes d’émotions viennent ponctuer de temps à autre et jamais inutilement ce divertissement.

Ne se prenant pas pour ce qu’il n’est pas, mais en respectant le spectateur plus qu’un Michael Bay qui impose 2h45 de batailles robotiques aux dialogues d’une débilité confondante, La Planète des Singes : l’Affrontement sait faire plaisir. Plus intelligent que la moyenne et techniquement réussi, voilà un spectacle parfait pour cet été et qui n’est pas si différent des autres productions hollywoodiennes : une suite est clairement prévue.

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