X-Files // Saison 3. Episodes 11 et 12. Revelations / War of the Coprophages.
Nous voici arrivé à mon épisode précédent de la saison 3 de X-Files : « War of the Coprophages », écrit par le brillant Darin Morgan qui atteint
ici des sommets par rapport à ce qu’il a pu écrire pour X-Files. Mais l’on y reviendra plus tard. En effet, j’ai avant tout à vous parler de «
Revelations », un épisode mettant en scène la religion. C’est un sujet particulièrement casse gueule et certainement encore plus pour une série comme X-Files. Kim
Newton (qui n’a écrit que deux épisodes de la série) n’est pas le scénariste le plus prolifique de la série mais il parvient malgré tout à exploiter le filon de façon assez intelligente.
Surtout qu’il se sert à merveille de Scully dans cette histoire, sans pour autant qu’elle ne soit mise en danger. Par ailleurs c’est aussi le dernier épisode que David Nutter va
mettre en scène pour le compte de X-Files. C’est un peu triste puisqu’il avait débuté avec le brillant « ICE » de la première saison. Et puis les fans
de Twin Peaks seront heureux, il y a une petite réunion dans cet épisode puisque Kenneth Welsh retrouve son ancien partenaire de la série policière de ABC :
David Duchovny. Enfin, le petit garçon mis en scène au milieu de cet épisode c’est Kevin Zegers, que l’on retrouvera des années plus tard dans Gossip
Girl et prochainement dans Gracepoint.
Pour ce qui est de l’épisode en lui-même, il exploite donc la thématique de la religion et les parallèles ne manquent pas du tout. Bien au contraire. La religion aurait pu être un thème
désastreux pour la série mais je dois avouer que l’on est loin des épisodes sur les loup garous ou encore sur les vampires. Ici on est dans quelque chose de pieu et donc de beaucoup plus
terrestre dirons-nous. Tout en restant dans une série fantastique bien évidemment. Cet épisode est donc beaucoup plus concentré sur Scully que sur Mulder mais c’est une très bonne chose, surtout
après le double épisode « Nisei / 731 », un double épisode centré sur la recherches de réponse de Mulder. Scully est quelqu’un qui est tout de suite plus proche des affaires les plus
touchantes. Celle de ce jeune garçon était donc parfaite pour Scully. La scène finale de l’épisode est presque la plus terrible de l’épisode où Scully prend le temps de se confier à un prêtre car
elle ne peut pas dire tout ça à Mulder qui est habituellement son confident. J’aime bien le fait que Scully soit une hérétique et qu’au fond même du point de vue de la religion on sent son
septicisme (la remise en question des miracles, etc.). Mais cet épisode cherche aussi à être en phase avec la thématique de la saison qui est celle de la communication.
Mais j’avais surtout hâte de revoir « War of the Coprophages ». C’est mon épisode préféré de la saison 3. Je sais bien qu’il y a tout un tas d’épisodes bien plus efficaces dans le sens où ils sont attachés à la mythologie de la série mais justement, ce que j’adore dans cet épisode c’est le fait qu’il n’est pas un épisode mythologique mais qu’il parvient à nous tenir en haleine jusqu’au bout sans que l’on ne puisse vraiment dire stop. Cet épisode a largement de quoi rappeler tout un tas de films (notamment Body Snatchers d’Abel Ferrara ou encore Horribilis). Mais si je me souviens de cet épisode avant toute chose c’est parce qu’il me hante encore aujourd’hui. L’une des raisons pour lesquelles j’ai peur des blattes et d’une invasion c’est depuis cet épisode de X-Files. Darin Morgan, plus habitué aux épisodes humoristiques de la série n’insuffle pas tant que ça de comédie dans celui-ci bien que l’on ressente par moment le ton ultra léger (le Dr. Bambi Berenbaum, les ados qui s’amusent ou encore cet homme qui s’allonge devant son écran dans sa chambre d’hôtel). Les blattes peuvent-elles devenir complètement folles ? C’est la question que nous pouvons nous poser et que je me pose encore aujourd’hui.
Cet épisode est terrifiant. Rien que la scène d’ouverture où cet exterminateur nous explique ce qu’est une blatte avant de se faire tuer par ces insectes. Kim Manners met tout cela en scène de façon à nous plonger dans une sorte de petit film d’horreur cuisiné aux oignons. La preuve que cela fonctionne puisque j’en ai encore des souvenirs. De toute façon je fais partie de ceux qui pensent que les insectes causeront un jour notre perte. Après tout, une fourmis par exemple pourrait un jour se dire qu’elle irait bien faire un tour dans votre cerveau afin d’y faire le bazar et donc vous causer un anévrisme. C’est ce qui se passe avec une blatte dans cet épisode. Mais ce qui rend fou ces insectes c’est tout simplement un gaz. Si l’explication est assez simpliste, l’épisode n’en reste pas moins impressionnant et efficace. Et puis il y a le fait que cet épisode sépare une grande partie du temps Mulder et Scully. Si Mulder est sur le terrain, Scully est chez elle, plus ou moins en pyjama à s’empiffrer de glace tout en faisant des petites recherches sur Internet. Si cet épisode fonctionne également très bien c’est justement en grande partie grâce à cet éloignement qui impose donc des dialogues au téléphone, un montage différent et une mise en scène cherchant à faire un parallèle entre le côté calme et posé de chez Scully et la terreur qui se met en place dans cette petite ville.
Mais les conversations au téléphone créent aussi l’angoisse de Scully, surtout quand cette dernière se retrouve coupée d’une discussion avec Mulder d’un coup d’un seul et qu’elle est par la suite sans nouvelle. Mais l’on peut comprendre, c’était la rencontre avec le Dr. Bambi Berenbaum (incarné par Bobbie Phillips - Murder One -). Je regrette presque que ce personnage ne soit qu’un one shot. Notamment car elle aurait pu être un intérêt amoureux intéressant pour Mulder. Ce n’est que mon humble avis bien entendu. Mais ce n’est pas tout dans les têtes connues. En effet, nous avons parmi les adolescents Tyler Labine (Reaper) mais également A.J. Buckley (Les Experts Manhattan). D’ailleurs, on retrouvera Tyler Labine et Nicole Parker de cet épisode (alias Stoner et Chick) dans l’épisode « Quagmire » (3.22). Par ailleurs, pour la petite anecdote, Miller’s Grove (le nom de la ville) est une référence à la dramatisation du roman War of the Worlds de H.G. Wells par Orson Welles à la radio (1938) et qui avait créé une peur panique dans tout le pays alors que les américains pensaient que le pays était réellement envahi par les aliens.
Note : 7.5/10 et 10/10. En bref, des questions sur la religion mais surtout mon épisode préféré de la saison 3 et ses terribles blattes.