Eh ouais, fallait bien que ça arrive un jour. Je n’étais vraiment pas chaude pour voir ce nouveau film de Dany Boon, mais la pression familiale aidant, il a réussi à s’immiscer dans une soirée ciné, et finalement, j’ai pas autant grincé des dents que j’aurais cru.
Même si, soyons honnête, ce film, c’est du foutage de gueule. Un peu comme Shaun of the dead d’Edward Wright. Sauf que ça, au moins, c’est parodique.
Ici, c’est surtout…Supercondriaque.
Supercondriaque raconte donc les mésaventures de Romain Faubert, hypocondriaque de son état, qui pourrit la vie de tout le monde depuis des années, et celle de son médecin traitant Dimitri en particulier. Un jour, alors que celui-ci l’emmène à Calais pour une mission humanitaire, Romain se fait voler ses papiers par le chef de la résistance d’un petit pays soviétique, Anton Miroslav…
Soyons vraiment trèèèès honnêtes pour le coup, ce scénario est naze sur papier. Et ça se prouve en pratique.
Les trente premières minutes du film où on doit se farcir Romain l’hypocondriaque sont presque interminables tant le personnage est chiant à mourir et que Dany Boon joue mal (ouais, je vous jure). Heureusement, les choses s’améliorent un peu avec l’arrivée de l’intrigue principale et des quiproquos qu’elle provoque, et surtout grâce à Alice Pol. J’y reviens.
En fait, à y bien regarder, les films de Dany Boon vont decrescendo: après le bonheur limpide que fut Bienvenue chez les Ch’tis, on a eu le presque aussi bon (mais ça, c’était seulement grâce à mon Benoit Poelvoorde national) Rien à déclarer, et voilà qu’on se retrouve avec un quatrième film très moyen. Vraiment très moyen. Sans doute parce que M. Boon enchaine les films de façon un peu trop rapide.
Ne nous leurrons quand même pas: il y a de très bons gags dans ce film, mais voilà, les gags ne font pas tout, le film de Pef Les Profs en témoignera (j’ai adoré ce film mais il était fort nul quand même).
Au niveau du casting, on peut remarquer que Dany s’est fait plaisir. Et à nous avec. Quand même. Faut le reconnaitre.
Avec lui en tête d’affiche, on retrouve donc Kad Merad, son acolyte des Ch’tis, qui cette fois est un peu sous-utilisé et dont on sent presque qu’il s’ennuie. Dommage.
Alice Pol est par contre bluffante et franchement rafraichissante en jeune optimiste humaniste timbrée. Je ne l’avais vue jusqu’ici que dans Joséphine, mais elle confirme ses talents de comique.
A leurs côtés, on retrouve dans des rôles variés les comparses de toujours de Dany: Jérôme Commandeur en mari chieur; Bruno Lochet (la Balle, i’ percute) en flic complètement con; Guy Lecluyse en patient trèèès malade; Valérie Bonneton en nymphomane (quand je l’ai vue arriver, j’ai eu très peur, et mes peurs se sont confirmées: cette femme est complètement cinglée); le Comte de Bouderbala en agent du GIPN; et même Arthur dans un caméo de gynécologue à la fin du film.
Et pour faire plaisir à mes origines belgo-belges, je vais donc citer ceux de mes compatriotes qui m’ont fait le graaaaand plaisir d’apparaitre au générique: Jean-Yves Berteloot (je sais qu’il est français, mais dans ma tête, il est belge), d’abord, qui incarne le vrai Anton Miroslav, et qu’on ne voit que trop rarement désormais alors qu’il est vraiment excellent; Gudule ensuite, ma ptite chérie; Fabrice Boutique en policier (je l’avais adoré dans Melting Pot Café); mais surtout notre Stéphane de Groot préféré qui fait encore état de son humour complètement absurde en avocat débile.
Bref, c’est ptêt bien, finalement, le casting, qui sauve le film. Parce que j’ai bien fait de pas payer une place pour aller le voir au ciné.
Note: 6/10 (scénario: 5/10 - jeu: 8/10 (ils s’amusent quand même, ça fait plaisir à voir) – BO: 4/10 (quelle BO?) – comédie: 7/10)