Incidents de parcours - 5/10

Par Aelezig

Un film de George A. Romero (1988 - USA) avec Jason Beghe, John Pankow, Kate McNeil, Joyce Van Patten

Mais qu'est-ce qu'il a, ce singe, au fond ?

L'histoire : Alan, jeune homme brillant et sportif, est percuté par une voiture et se retrouve tétraplégique. Son ami Geoffrey, chercheur en laboratoire, vient d'injecter à un singe capucin un serum à base de cerveau humain, pour voir si ça le rendra plus intelligent. Et comme il sait que ces petits singes, une fois bien dressés, se révèlent d'excellents assistants pour les personnes handicapées, il le fait éduquer par une jeune pro et l'offre à son ami. L'animal se montre rapidement très doué et Alan ne peut plus s'en passer. Sauf que, depuis qu'il l'a à la maison, il se sent des poussées de haine, de meurtre... et le petit singe semble aller mettre en oeuvre les désirs fantasmés de son maître...

Mon avis : La première partie est plutôt pas mal, bien amenée, avec le suspense autour de ce singe qui semble avoir une influence sur le comportement d'Alan. Ou vice versa. Car c'est là qu'est l'os, et qu'on commence à décrocher. Il a quoi, ce singe, au juste ?

On lui a injecté du sérum contenant des bouts de cervelle humaine. OK. Ca lui augmente considérablement ses facultés intellectuelles. OK. Admettons. Mais après ? Pourquoi devient-il télépathe avec son pote Alan ? Qu'il soit entré dans une relation fusionnelle avec son maître, OK, qui l'incite à tuer tout ce qui l'approche, par jalousie... why not ? Mais pourquoi Alan devient-il lui-même comme possédé au contact de l'animal, débitant des insultes à tout va et exprimant une violence inouïe ? Si l'on accepte que le singe soit ultra intelligent... cela entraîne-t-il qu'il ait miraculeusement acquis toute la connaissance humaine en même temps, comme savoir qu'un sèche-cheveux jeté dans le bain électrocute la personne, par exemple ?

Il paraît que c'est un film fantastique, donc par définition, c'est mystérieux, vous me direz ! Mais faut quand même que ça tienne debout, les gars ! D'ailleurs, c'est ça qui fait peur : quand on vous explique bien le topo, suffisamment pour que vous y croyez et... que vous ayez les chocottes ! Or là, ça ne fait même pas peur, cette petite chose poilue de 20 cm de haut... un bon coup de pied et elle dégage, non ? C'est pas une armée de Gremlins, quand même. Tout ça n'est pas très crédible... ça sombre dans le nanar. Je me suis même refusée à mettre horreur dans mes tags.

Si on essaie d'analyser un peu plus... oui, on peut voir dans le petit singe une extension du mental d'Alan, de son "ça" comme disent les psy, de ses pulsions, suite à l'enfermement qu'il subit. Mais c'est mal foutu. Il aurait fallu vraiment insister sur le côté fusionnel de l'homme et de l'animal, leur attachement profond (survolé, on passe toute de suite en mode télépathie) et rendre, dès le début, Alan en être un tantinet ambigü, à la violence potentielle... et non ce G.I. Joe tout propre sur lui.

Moi j'ai rien compris au truc et ça m'a énervée. Du coup, j'ai décroché de l'histoire qui sombrait dans la série B et je me suis fixée sur les autres composantes du film. J'ai alors trouvé que c'était moche, et que les personnages étaient hyper caricaturaux. L'acteur principal, hélas pour lui extrêmement mal doublé en français, a même une véritable tête à claques !

Et c'est long, c'est long... il faudrait couper au moins vingt minutes. Et la fin, cucul la praline, faut la virer aussi ! Il paraît d'ailleurs que Romero n'a pas eu le final cut, et que ce sont les studios qui voulaient un dénouement rose bonbon.

C'est la première fois que je vois un Romero... ben ça commence pas trop trop bien...

Cet article a été programmé car je suis absente jusqu'au 28 juillet. Je répondrai à vos commentaire dès mon retour.