Après avoir travaillé pendant plusieurs années pour Marvel et DC, Joseph Michael Straczynski (Midnight Nation, Rising Stars, Supreme Power, Spider-Man et Superman Terre-Un) revient aux comics indépendants au sein de son propre label, Joe’s Comics, avec deux nouveaux projets : « Sidekick » et « Ten Grand ».
Pour l’occasion, l’auteur surprend en délaissant les super-héros au profit du genre horrifique et en s’associant au dessinateur Ben Templesmith (Fell, Wormwood, 30 Jours de nuit). Dès les premières planches, l’artiste australien éclabousse les pages de son talent en proposant un dessin qui s’installe immédiatement au diapason d’une œuvre à l’ambiance sombre et oppressante. L’intrigue invite à suivre les pas de Joe Fitzgerald, un ancien homme de main réputé pour accepter des missions en échange d’une somme de 10.000 dollars (d’où le titre de la série). Recherchant la sœur d’une cliente, disparue au sein d’une secte démoniaque, cet enquêteur du paranormal totalement désabusé fait très vite penser à John Constantine de la saga « Hellblazer ».
Au fil d’un récit non linéaire, qui joue constamment avec la chronologie des évènements, l’auteur dévoile progressivement l’histoire de cet homme qui voulait raccrocher les gants afin de vivre des jours heureux dans les bras de sa bien-aimée, mais dont la dernière affaire a particulièrement mal tournée. Depuis, il est devenu le pion d’une guerre opposant anges et démons, qui effectue des missions occultes dans l’espoir d’un jour pouvoir rejoindre sa femme adorée, tout en vengeant sa mort.
Si le scénario a un air de déjà-vu et ne déborde pas forcément d’originalité, il s’avère néanmoins efficace durant les quatre premiers épisodes. Arrivé à la fin du quatrième chapitre les choses se dégradent par contre assez vite, non seulement au niveau du scénario, où le héros se retrouve en enfer, bien loin de cet univers urbain qui lui sciait pourtant très bien, mais surtout au niveau du graphisme, où Ben Templesmith passe la main à C.P. Smith. C’est surtout ce changement de dessinateur qui s’avère assez catastrophique, non seulement au niveau du style, mais surtout au niveau du talent…
Une mise en place intéressante, mais un navire qui prend l’eau avec le départ de l’incontournable Ben Templesmith. Dommage !