Cette inutile, éculée et tristement estivale polémique sur l’exportation du conflit palestinien en France, m’oblige à sortir du silence auquel je m’étais tenu comme sourde protestation face à l’extrême volatilité de ces oppositions factices et circonstanciées.
J’ai participé aux deux premières manifestations bordelaises de soutien à la Palestine depuis les récents événements. Sur la place Jean Moulin le 03 juillet, j’ai été effaré d’y apercevoir trois jeunes filles (à peine pubères), descendant la rue Vital-Carles et brandissant des drapeaux israéliens. Il a fallu l’intervention discrète et efficace de la police pour que cette provocation cesse. Une infinie stupeur devant l’irresponsabilité des adultes qui ont envoyé ces enfants me frappe depuis.
On ne peut décemment renvoyer dos à dos le Hamas et Israel. Les forces sont inégales, la répression de Netanyahu disproportionnée, les violations des résolutions internationales coutumières à Israel, les victimes civiles scandaleuses, les précautions diplomatiques occidentales révoltantes, les interdictions de manifestations injustifiées, les comparaisons inadéquates et les insultes antisémites inacceptables.
La mémoire juive est la notre. La mémoire palestinienne est la notre.
Nulle excitation ne devrait nous aveugler, nous égarer dans les méandres d’une haine qui n’a rien à faire en France. Elle est déjà assez stupidement meurtrière en Proche-Orient pour qu’on n’ait pas besoin d’elle dans la patrie des droits de l’homme.
Un an aprés avoir célébré et peut-être révé de Mandela, voilà que nous foulons aux pieds son héritage le plus précieux: l’Amour!