Venise autorise à nouveau le passage de bateaux de croisière

Parfois, c’est encore mieux de prendre de la hauteur pour admirer les jolies choses. C’est la chance que j’ai pu avoir à l’occasion d’un départ de croisière du port de Venise. 

J’avais alors pu réaliser une série de photos de la ville en fin de journée, au début du coucher du soleil, tout en hauteur… Assez magique !

Mais une fois sur le bateau à admirer la vue sur Venise tout entière… je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’impact du passage de ces gigantesques paquebots sur la agune. En effet, cela est vraiment terrible pour Venise. 

La vue est à couper le souffle… mais lourde de conséquences.

Ce n’est qu’en réalisant les proportions d’un bateau de croisière avec la ville qui semble tout à coup toute petite que l’on peut s’imaginer cet empreinte considérable du passage des paquebots sur la lagune.

Église Santa Maria Assunta ou Chiesa dei Gesuati

Voilà ce que le passage d’un paquebot donne : 

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Tous les bateaux de croisière quels qu’ils soient empruntent le canal de la Giudecca, l’un des principaux de la ville, qui longe Venise et ses endroits phares comme la place San Marco ou l’Eglise du Rédempteur… 

Place San Marco avec la Tour de l’Horloge (à gauche) et le Palais des Doges (à droite)

Église du Redentore, sur l’île de la Giudecca

En réalité, les canaux de Venise sont quasiment aussi âgés que la cité : soit plus de 1 000 ans ! Malgré plusieurs rénovations au fil des siècles, ils ont tout de même du vécu ces petits et demeurent très fragiles et complètement inadaptés aux mastodontes que sont les paquebots de notre époque. En plus d’être immenses, ces bateaux engendrent des vibrations et tremblements incessants, qui contribuent à abimer de manière irréversible les fondations de la ville ; et personne ne l’ignore, ces fondations sont déjà dans un état de dégradation très avancée par endroits.

Après la catastrophe du Concordia en 2012, les appels des associations de vénitiens semblaient avoir été ‘enfin’ entendus et une toute récente loi avait restreint, et meme banni, les plus gros navires des canaux vénitiens par soucis de protection environnementale. 

Mais je lis avec déception aujourd’hui que le gouvernement vénitien n’a pas tenu longtemps ses promesses car en effet : cette loi a été abrogée en mars 2014. L’interdiction des géants de plus de 96 000 tonnes devait avoir lieu en novembre 2014 en plus des filtrages de bateaux… Mais tout à coup, revirement de position : au diable les considérations écologistes, puisque interdire les bateaux à Venise ferait perdre 20% des bénéfices touristiques ! Ce que la ville italienne ne peut se permettre…

Le bannissement a été levé et la loi abrogée. Motif officiel, je cite : « les inquiétudes des écologistes sont infondées, il n’y a, à l’heure actuelle, aucune preuve tangible de dégâts éventuels causés par les navires »… Vraiment regrettable !

Je ne peux pas dire à quel point j’ai été attristée de lire cette nouvelle. Car il s’agissait de la préservation d’un patrimoine unique qui s’envole en fumée sous nos yeux chaque jour !

Venise est sûrement l’une des plus belles villes que j’ai eu la chance de visiter à ce jour. Mystérieuse, intrigante, hors du commun… c’est peu de mots pour décrire la Sérénissime. 

Savoir que des intérêts financiers sont, comme toujours, au centre du problème… est vraiment affligeant. 

Au fond, j’espère vraiment que cette loi soit réexaminée cette année et que les associations de Vénitiens se feront entendre à nouveau afin que les choses changent vraiment, avant qu’il ne soit définitivement « trop tard » pour agir et préserver cette cité. Un rêve qui j’espère n’est pas irréalisable !

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