X-Files // Saison 3. Episodes 9 et 10. Nisei (Part 1) / 731 (Part 2).
Nous arrivons donc au tant attendu et redouté double épisode « Nisei / 731 ». Ce double épisode de X-Files nous plonge au coeur de ces
créatures étranges sur lesquelles on avait achevé la saison 2 et accessoirement débuté la saison 3. Ce que l’on va donc découvrir au travers de ces deux épisodes c’est qu’apparemment il y a une
explication scientifique sur ces corps. Ce sont des être-humains qui ont tout simplement été exposés à un virus. Au fond, rien de bien surprenant dans le sens où l’on ne peut pas avoir tout de
suite la preuve irréfutable que les extra-terrestres existent réellement. Nous sommes en pleine heure de gloire de la série et X-Files n’est pas prête de s’arrêter (il y a encore
six saisons à venir et rien qu’en disant ça, je dois avouer que je me demande si je viendrais un jour à bout de mon périple). Avec les deux épisodes précédents, je vous parlais de langage et
« Nisei » est un nom qui désigne un Américain né de parents japonais. Cela colle parfaitement avec l’univers de ces deux épisodes qui nous permettent de suivre
l’histoire de chercheurs japonais qui, après la Seconde Guerre Mondiale, ont poursuivi leurs expériences sur des être-humains et c’est ceux-ci que l’armée américaine tente de cacher.
Enfin, on n’a pas la preuve irréfutable non plus qu’il s’agit bel et bien d’être humain et qu’au fond ce ne sont pas des extra-terrestres qui se cachent derrière ces créatures mais dans un sens,
le côté scientifique est plus ou moins prouvé par ces hommes et ces femmes en cours de transformation. Une section japonaise, dirigée par le Dr. Zama est donc au coeur d’un vrai couple génétique
où l’on tente de modifier des corps. Cette section est surtout spécialisée dans la fabrication d’implants et elle a utilisé des prisonniers du camp adverse afin de faire des expériences durant la
Seconde Guerre Mondiale. Le rapport avec cette guerre est très intéressant dans le sens où il y a toujours des restes dans les séries de science fiction. Fringe a elle aussi des
restes de la Seconde Guerre Mondiale, notamment avec son fameux ZFT (ce manifeste allemand qui parle de destruction de l’homme par l’avancée de la technologie). Ou encore tous
les rapports avec les expériences étranges qui furent auparavant menées par des nazis. X-Files s’en est elle aussi servie mais pour le coup, ce sont les japonais qui en prennent
pour leur grade dans ce double épisode. En plus de venir plus ou moins à bout d’une partie de l’intrigue du final de la saison 2, cet épisode revient également sur l’enlèvement de Scully au
milieu de la saison 2.
Ces deux épisodes font partie des meilleurs épisodes de X-Files. La première partie, co-écrite par Chris Carter, Howard Gordon et Frank Spotnitz est un vrai pot pourri de ce que X-Files a pu faire de mieux ces dernières années. À la fois du point de vue de la théorie de la conspiration, la théorie extra-terrestres, la quête de Mulder et la confrontation avec le point de vue plus hérétique de Scully ou encore tous ces personnages mystérieux qui sont de retour pour notre plus grand plaisir. Je pense notamment à Mr. X. Ce dernier est un personnage que j’aime beaucoup dans le sens où en plus d’être mystérieux à la fois sur ses motivations (on le voit à la fin de « 731 ») ou encore sur ce qu’il fait réellement dans les parages, j’aime bien ce que X-Files parvient à en faire. En tout cas, le scénario est d’une fluidité étonnante. C’est certainement aussi pour ça que la suite, « 731 » a été laissée à un seul scénariste et ce sera Frank Spotnitz, l’un des plus prolifiques de toute l’histoire de X-Files. Par ailleurs, l’autre personnage important de ces deux épisodes c’est le Red-Haired Man incarné par Stephen McHattie (que l’on retrouve dans « Fracture » de Fringe mais aussi dans le rôle du Président américain dans la série XIII).
Ce qui est intéressant avec ce personnage c’est le fait qu’il ne va pas vraiment nous en dire beaucoup. Bien au contraire, il va simplement nous révéler que c’est une arme. Ni plus ni moins et trépasser aussi rapidement qu’il est apparu. Il entretient donc à merveille tout ce qui fait le caractère et la force de cette série. Tout comme le sénateur Richard Matheson (incarné par Raymond J. Barry). C’est le genre de personnages qui n’apparaissent pas longtemps mais qui font leur effet. On avait déjà pu voir ce personnage d’ailleurs dans le premier épisode de la saison 2. « Little Green Men ». Alors que Mulder et Scully avaient tendance à être plus ou moins esclave de l’intrigue ces derniers temps depuis que la mythologie a été mise de côté, c’est tout le contraire qui se déroule dans cet épisode. En plus de mettre un gros coup d’accélérateur sur la mythologie de X-Files, ce double épisode parvient aussi à faire revenir sur le devant de la scène la confrontation des opinions de Mulder et Scully. Si Scully est convaincue qu’une conspiration gouvernementale existe bien (elle en a déjà fait les frais plusieurs fois après tout, et en mourant Deap Throat lui a demandé de ne faire confiance à personne), elle n’en est pas aussi sûre pour ce qui est de la théorie alien.
Et cet épisode tente plus ou moins de la convaincre à nouveau qu’elle a raison et qu’il n’y a pas de petits hommes verts sur Terre. Juste des expériences scientifiques qui ont mal tournées ou bien des mirages et autres théories du genre. Ce qui ne colle pas forcément avec tous les phénomènes étranges qu’ils ont pu voir au fil des saisons (et notamment depuis deux saisons et demie). Pendant ce temps, Mulder est plus que jamais au sommet de son art. Il pense qu’il approche enfin des réponses qu’il avait toujours voulu sur les extra-terrestres mais il n’en est rien. Sa soif de réponses aurait très bien pu mener à sa perte. Si l’on sait que Mulder ne va pas mourir, on est tout de même tenu en haleine par cette histoire de bombe dans un train. On a l’impression tout d’un coup que l’on est dans un téléfilm catastrophe du samedi après-midi (Atomic Train, vous vous en souvenez ?). Finalement, nous sommes ici face à deux épisodes terriblement jouissifs qui vous clouent littéralement au fond de votre siège. Que demander de plus ?
Note : 10/10. En bref, du X-Files au sommet de son art.