The Face of Love // De Arie Posin. Avec Annette Bening, Ed Harris et Robin Williams.
Sifflotant l’air de Les Moulins de mon Coeur tout au long du film, The Face of Love nous offre une jolie réflexion sur aimer et ne pas pouvoir oublier. Au début,
j’ai cru que ce film était une comédie romantique légère et je me suis bien trompé. Ce film est beaucoup plus sombre et déprimant, ayant même des faux airs d’histoire Hitchcokienne, allant
jusqu’à la référence à Sueurs Froides. De ce point de vue là, je sais bien que Arie Posin n’égal pas Alfred Hitchcock mais j’ai trouvé que
c’était tout de même bien tenté. On aurait pu voir quelque chose de beaucoup plus catastrophique en somme. Cette histoire était une très belle histoire, contée avec beaucoup de modestie et ce
même si à quelques moments le film film semble un peu trop prendre son temps. Notamment pour mettre tout en place entre Nikki et le double parfait de son mari décédé il y a de ça cinq ans. Le
destin de ce film est lui aussi terrible, associant jusqu’au bout son histoire à un destin plus ou moins impossible. Le deuil est quelque chose de difficile. Et en parler c’est tout aussi
difficile dans le sens où l’on ne peut pas traiter un tel sujet à la légère. Mais The Face of Love propose justement de revisiter le deuil avec la rencontre d’une copie parfaite.
Comme si l’on donnait une seconde chance à Nikki de vivre son amour.
Nikki est veuve depuis 5 ans. Un jour, elle tombe sur le double parfait de son mari défunt. Envahie par son trouble, elle décide de le séduire.
Le scénario manque parfois d’un peu d’entrain mais ce n’est pas facile non plus que de nous raconter ce qu’il s’est passé il y a cinq ans et cette rencontre inattendue. La manière dont elle va
rencontrer cet homme, ce professeur d’art, m’a un peu circonspect. Disons que c’est assez long à se mettre en place et puis dès que le tout prend réellement forme, alors le film devient agréable
et fluide. Car toute la romance, la manière dont elle va tenter de maquiller cet homme en son mari décédé (le restaurant, la fille, etc.) est clairement proche de l’univers merveilleux de
Hitchcock. Sans compter que le côté ultra troublant de ce film est souvent là pour faire référence à Sueurs Froides. Je ne sais pas si c’est si assumé que ça par
Arie Posin dans sa mise en scène mais en tout cas le scénario le respire. Et c’est déjà une bonne chose. Hitchcock a influencé le cinéma et prouve ici qu’il l’influence encore
(plus tôt ce mois-ci on avait déjà pu voir la référence Hitchockienne dans le très sympathique The Two Faces of January). L’un des personnages les plus intéressants de toute
façon c’est celui de Nikki incarné par une Annette Bening troublante et étonnante. On a à la fois de la peine pour elle mais aussi envie qu’elle trouve enfin la paix et le
bonheur (même si pour le coup c’en est presque malsain).
Vous imaginez coucher avec le sosie parfait de votre mari vous ? Ce serait tout de même assez étrange comme expérience mais le film tombe là dedans la tête la première et nous offre donc quelque
chose de singulier et de merveilleux. Les sentiments sont là, parfois en un peu trop grande quantité mais cela ne gâche en rien le plaisir que l’on peut avoir à aller jusqu’au bout. La mise en
scène de Arie Posin ne cherche pas à être novatrice ou bien à proposer quelque chose de nouveau par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir au cinéma. C’est donc plutôt
correct. Robin Williams, dans le rôle du voisin ne sert pas à grand chose. Il va avouer ses sentiments pour sa voisine mais cette dernière est bien trop éprise de son sosie.
Ed Harris est plutôt convaincant lui aussi. Troublant aussi par moment dans le sens où le film nous laisse même croire qu’il est possible qu’il soit son mari réincarné. On sait
au fond de nous que de toute façon The Face of Love n’était pas un film prévu pour être exceptionnel ou brillant mais qu’il parvient tout de même à nous surprendre dans le bon
sens plus il avance vers son dénouement.
Note : 6.5/10. En bref, un drame efficace, à l’allure Hitchcockienne assumée.