SOCIÉTÉ > Fallait-il interdire la manifestation pro-gaza à Paris ?

Publié le 21 juillet 2014 par Fab @fabrice_gil

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Photo ©Reuters

Après les violences, la polémique. Fallait-il interdire la manifestation pro-palestinienne de samedi ?
L’objectif de la Préfecture de Police était d’éviter les troubles à l’ordre public. Mais c’est le contraire qui s’est produit : la manifestation a dégénéré dans des affrontements entre casseurs et forces de l’ordre, samedi dernier. Dix-sept policiers et gendarmes ont été blessés, et 44 personnes interpellées. En bloquant les abords du quartier de Barbès, mais en permettant aux manifestants d’avancer dans le du 18èmeparisien, les forces de l’ordre n’ont pas pu s’opposer au chaos dans les rues. Face à la polémique, le premier ministre Manuel Valls a défendu la décision de son ministre de l’Intérieur : "ces débordements inacceptables, justifient d’autant plus le choix qui a été fait". Mais ceux qui s’interrogent sur ce choix prouvent à l’inverse que les nombreux rassemblements dans plusieurs villes de France n’ont donné lieu à aucun incident. L’opposition a dénoncé hier une erreur du gouvernement. Il "a fait une forme de provocation" et n’a pas "su affirmer l’autorité de l’État", a jugé Yves Jégo, candidat à la présidence de l’alliance centriste UDI. "Pourquoi ne pas l’avoir autorisée, et ainsi pouvoir l’encadrer ?", s’est demandé sur Twitter l’élu du 18èmearrondissement de Paris et secrétaire national de l’UMP Pierre-Yves Bournazel. À gauche, les critiques sont particulièrement vives ; Pour le Nouveau parti anti-capitaliste, présent samedi, Manuel Valls et François Hollande ont tenté une "épreuve de force" qu’ils ont finalement perdue. Pour le Parti de Gauche, cette interdiction était une "provocation et une manipulation". Même au sein de la majorité des voix se sont élevées pour dénoncer une "erreur", comme celle du député PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hamadi.
"L’un des objectifs était d’éviter les affrontements communautaires et il n’y en a pas eu", se défend un haut responsable de la police. Le rassemblement a été cantonné "parce que si on avait laissé évoluer le cortège, il serait passé non loin de certaines synagogues, ce qui aurait pu engendrer des incidents", a-t’il ajouté. "Si un juif avait été pris à parti, si un pro-palestinien avait été tabassé ? Qu’est-ce qu’on nous aurait dit ?"Les organisateurs de la manifestation interdite samedi ont appelé hier un nouveau rassemblement samedi prochain à Paris. Ils envisagent de défiler, même si la Préfecture de Police le leur interdit à nouveau. Les porte-parole des manifestants ont également appelé à se rendre à un autre rassemblement mercredi soir, organisée sur la place de la République à l’initiative du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Ce rassemblement d’associations, de partis politiques (Verts, PCF, Parti de Gauche) et de syndicats (CGT, Unef) avait déjà manifesté mercredi dernier aux Invalides, de manière autorisée par la police, et sans débordements. "S'en prendre à un juif, c'est s'attaquer à la France" a clamé hier, le Premier ministre au square de la place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d'Hiver, rendant ainsi hommage aux victimes de la rafle dite du Vel' d'Hiv'. S’en prendre à un arabe ? A propos d’égalité, la question reste posée.FG