Evidemment, mes yeux tombant sur la couverture assez bien conçue de cette petite biographie de mon auteur de BD préféré, je n’ai pas hésité plus longtemps. Pourtant, j’ai déjà lu tout ce qui touche à la vie et à la carrière d’Edgar P. Jacobs et en particulier « Un opéra de papier », son autobiographie évidemment autorisée ou encore, le très récent Hors-Série de la revue Historia.
Donc je n’ai pas appris grand-chose de nouveau…et le graphisme de cette BD n’est pas des plus maîtrisés ; rien à voir avec le tribut apporté par Le Floc’h et Rivière avec leur trilogie devenue culte pour les fans de Black et Mortimer. Je me suis demandée aussi dans quelle mesure les auteurs de ce court récit avaient saisi l’involontaire jeu de mots glissé dans son titre, l’assonance avec la « griffe » du couturier Marc Jacobs … alors qu’il est fait allusion à « La Marque Jaune ».
De la tendresse, bien sûr, dans cet hommage de deux jeunes auteurs de BD, une attention particulière à la relation profonde unissant Jacobs et André Van Melkebelke, celles plus ambiguë avec Georges Rémy, la tendance dépressive sous-jacente qui étreint Edgar, bel homme théâtral et séducteur qui ne se remet pas de l’abandon de Nini, sa première épouse, sa fin de vie d’ours mysanthrope mal léché, solitaire et mal embouché.
Bref, un petit ouvrage incontournable pour tout inconditionnel du père de Blake et Mortimer, qui fait bien comprendre la genèse de la série dans son contexte politique, s’attarde sur certains événements au détriment d’autres documents plus sérieux mais naturellement plus fouillés. Je pense en particulier au travail filial de Benoît Mouchart et François Rivière « La Damnation d'Edgar P. Jacobs » paru en 2003, que je recommande.
La Marque Jacobs, par Rodolphe, Alloing et DRAC, (2012) BD 112 p., chez Delcourt, 16,90€