C'est un nouvel ordre mondial qui peu à peu s'installe.
L'électorat mondial est rarement satisfait. C'est un peu comme nos relations avec nos patrons au travail, il est presque impossible, sinon très rare, d'arriver à admirer pleinement celui qui décide pour nous.
Un récent et douteux sondage aux États-Unis plaçait Barack Obama au tout dernier rang des 12 derniers Présidents des États-Unis qui ont présidé après la Seconde Grande Guerre.
Douteux car ce sondage ne reflète pas vraiment la réalité.
Obama a un taux de satisfaction aux États-Unis de plus 40%. George W. Bush oscillait toujours autour de 35%. Nixon traînait dans les 27%. Harry Truman a obtenu un score "Hollandien" de 22%, le pire de l'histoire des États-Unis. Et dans ce sondage, W.Bush logeait au 11ème rang, Nixon au 10ème et Truman terminait...premier...
Douteux, vous dites?
Reste que le travail d'Obama est quand même sévèrement critiqué et quelques fois, à raison. Mais ne pas "l'avoir" complètement ce n'est pas encore être catastrophiquement mauvais.
Lyndon B. Johnson, 4ème "meilleur" Président selon le sondage, a augmenté les troupes étatsuniennes en sol vietnamien pendant la triste guerre là-bas, de plus de 500 000 soldats envahisseurs même si les Français avaient déjà réalisé (et prouvé) qu'une guerre en terre Viet Minh était impossible à gagner.
W.Bush a traîné son pays dans 2 guerres pénibles, une en Afghanistan, une guerre si mal calculée et si médiocrement mise sur pied qu'Ousama Ben Laden et ses sbires se sont poussés et que de nombreux foyers de résistances sont nés partout là-bas; et l'autre en Irak, une région (faut-il encore le répéter?) que ni Bush, ni Dick Cheney ne comprenaient très bien, ni qui que ce soit dans leur administration d'ailleurs.
On critique Obama pour l'affaiblissement du prestige des États-Unis, de son influence, de son respect et de sa puissance, attributs maintenant prêtés à l'Allemagne d'Angela Merkel entre autre. Ce qui laisse croire que les États-Unis ne sont pas aussi "diminués" que le suggère ces critiques reste que les superpuissances mondiales arment généralement les plus faibles ailleurs dans le monde afin de se défendre contre les abus des oppresseurs à même leur sol.
Les États-Unis le font.
Sauf en Palestine.
L'histoire du passage du premier Président noir ne sera pas comprise avant quelques années encore. Le recul sera nécessaire. Mais ce que ce même recul nous as appris est que les attaques contre le World Trade Center en 2001 marquent un point tournant dans la gestion du désastre. Les deux guerres des États-Unis contre l'abstrait "terrorisme" dont tout le monde a une définition différente, sont en fait une série de déploiements de force contre des menaces réelles ou imaginées, qui avec les Talibans, comme avec les guerillas au Vietnam, ont frappé des murs. Ces gens savaient aussi se battre, se défendre, résister, répliquer, disparaître, attaquer, ce qui a renforcé l'idée que les États-Unis, son impact militaire ailleurs dans le monde, sont restés assez faibles en général dans leurs décisions internationales.
Peu de gens doutent de nos jours que la menace du terrorisme mondial est réelle. Mais intervenir en sol étranger avec des réponses militaires aux problèmes civils de ces pays où la souffrance est insoutenable ne semble plus le réflexe naturel, plus le souhait, du citoyen moyen étatsunien. Les États-Unis feront mieux ou pire encore? Même Barack met les freins. Et le monde ne l'écoute plus comme avant on écoutait les US of A dans le temps de Roosevelt.
Dans le conflit Syrien, quand Obama menace le Président Assad et lui demande de céder sa place à un autre, cet appel reste sans réponse.
Dans les esclandres Palestino-israéliens des dernières semaines, la voix de Barack est faiblarde (entre autre parce qu'Hillary doit gagner sa succession). Mais les Palestinien les écouteraient-ils Barack & Hillary? et Stephen et son petit chien Baird? Ils savent bien qu'ils seront toujours reconnu comme des terroristes et que les juifs seront toujours en train de se défendre. Jamais le contraire.
Et vous pensez que la voix d'Obama a porté quand il s'est prononcé contre les annexions anticipées par les Russes en Ukraine? Non.
Parce que le prestige des États-Unis a été gâché en substance au travers des années.
Et sur une extraordinairement courte période pendant le règne W.Bush.
Règne qui aura fait tâche d'huile même sous le régime suivant, celui d'Obama.
Duquel on reste généralement déçu, no matter what.
On les aime morts les Présidents aux États-Unis.
Truman, Kennedy...
Très impopulaire quand il quitte le bureau ovale, les évaluations de la présidence d'Harry Truman sont devenues de plus en plus positives après sa retraite politique et 42 ans après sa mort, on le vote meilleur Président d'après-guerre.
Peu de choses s'écrivent sur les guerres non déclenchées et sur les missiles non lancés.
C'est peut-être l'histoire non-écrite de l'héritage futur du Président mal-aimé actuel. On l'aimera quand il sera mort, pas avant.
Quand les nuages se tasseront, peut-être que le soleil ne nous montrera que lui.
Ce petit garçon faussement mal-aimé par quelques sondages tendancieux.