Ponte et corte de l’Anatomia

Publié le 21 juillet 2014 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Non loin de San Giacomo dall’Orio on trouve un ponte, un sottoportego et une corte de l’Anatomia, dits aussi Ferenzuola (ou Fiorenzuola).

Une loi de 1368 prescrivait que l’on devait faire, chaque année, pendant un temps donné, l’autopsie des cadavres. Ce qui était, pour l’époque, une chose étonnamment moderne et même subversive. En effet, les superstitions et les préjugés de nature religieuse firent obstacle à la dissection des cadavres pendant des siècles. Il suffit de se rappeler les persécutions subies par Léonard de Vinci et le long oubli auquel fut soumis sa précieuse iconographie anatomique, restée inconnue de ses contemporains.

Ces opérations se firent dans un premier temps en divers lieux de Venise : dans l’église de San Paterniano, à l’hôpital des SS. Pietro et Paolo, au couvent des pères Carmélites, dans celui de San Stefano, dans celui des Frari, dans la Scuola de San Teodoro, ainsi que dans des lieux privés.

Vers 1480, le médecin Alessandro Benedetti a proposé la construction d’un théâtre anatomique, mais son projet ne fut effectivement réalisé que deux siècles plus tard, grâce à un don laissé en héritage par le patricien Lorenzo Loredan. Le théâtre anatomique et sa scuola annexe ont ouvert le 11 février 1671, au 1707 du Campo San Giacomo dall’Orio, à peu de distance où les examens post-mortem étaient pratiqués depuis le projet d’Alessandro Benedetti. L’Observatoire est considéré comme l’un des plus anciens d’Europe, où les médecins de toute l’Italie et de l’étranger venaient s’initier à la pratique de la dissection des cadavres. L’Osservatorio a sa porte d’eau sur le rio de Sant’Agostin.

Il a brûlé dans la nuit du 8 Janvier 1800 et a été reconstruit, mais de manière plus simple, et a servi, de nombreuses années aux autopsies.

De nos jours, les autopsies se pratiquent à l’Ospedale Civico, et la Scuola d’Anatomia est à l’Université de Padoue.

Les lieux désignés par la toponymie "dell’Anatomia" sont également nommés, par corruption, de Firenzuola, ou Fiorenzuola, nom d’une famille citée dans une Mariegole appartenant à la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista, dans laquelle nous avons trouvé un confrère, en 1473, "Cristofolo Fiorenzuola Uffiziale ai Consoli da S. Giacomo dall’Orio". Au début du XVIème siècle, cette famille a résideé de manière stable dans cette paroisse.