En montant les escaliers vers le Salon Apollon, vous entrez déjà dans l’univers de Anne-Sophie Ropiot: les marches dessinent une grande photo… Ensuite, dans la salle obscure, vous vous plantez devant la projection et vous vous laissez charmer par ce Dijon nocturne hanté par d’étranges personnages genre « Grand Maulne »… Bon! Vous avez vite mal aux jambes ou au bas du dos! Et vous regrettez que la mairie n’ait pas songé à vous offrir des bancs! Mais, tant pis, au diable la souffrance physique devant tant de jolis rêves et cauchemars… La balade vous emmène dans toutes sortes de lieux dijonnais, que vous vous amusez à tenter de reconnaître. Gare, Parc de la Colombière, Musée des BA, Bibliothèque, canal, place Darcy, muséum, chapelle des élus, cour du musée de la vie Bourguignonne etc.
Mais c’est une vision très personnelle de ces lieux que vous offre l’artiste. Soudain, y apparaissent, incongrus, des êtres masqués et déguisés, sortis d’un carnaval imaginaire. Ombres ou ectoplasmes. Sorcières ou héros légendaires. Fantômes ou créatures fantastiques. Le décor est réel (la photo aussi!!), mais peuplé si bizarrement. .. Vous vous mettez à douter maintenant. Derrière l’apparence, vit tout un univers insoupçonné. Venu d’un passé qui jamais ne meurt. Venu des croyance ancestrales. Venu de l’enfance avec ses contes et ses cauchemars.
Vous repérerez sans doute les références au cinéma, à la littérature et aux arts plastiques que l’artiste a glissées… Moi, je n’ai pas tout vu!
Les photomontages, les superpositions, les mises en scène.. Anne-Sophie Ropiot sait utiliser les moyens qui lui permettent de communiquer une autre vie à un lieu. Ou une vie qui lui est propre, mais sous-jacente, invisible, inconnue. Travail d’artiste intéressant, même s’il n’est pas écrasant d’originalité.
Pour prolonger cette expo, les deux statues du Salon reçoivent des projections de photos et perdent de leur superbe! Et c’est très amusant!