Après une séquence de turbulences depuis le début du mois de juillet - en raison d’incertitudes sur la croissance économique mondiale, sur les politiques monétaires des banques centrales et de tensions sur le secteur bancaire européen avec les difficultés importantes de l’établissement portugais Banco Espirito Santo - les marchés boursiers se stabilisent.
CAC 40 ont respectivement « repris » 0,35% et 0,34% au cours des cinq dernières séances, reconstituant légèrement leurs gains annuels (de nouveau en territoire positif, à 0,49% pour le CAC 40 et 1,69% pour l’Eurostoxx50). La volatilité reste sensible, les marchés européens étant attentifs aux sources de déstabilisation. C’est le cas dans le secteur bancaire, fragilisé par les difficultés financières de l’actionnaire de Banco Espirito Santo qui a fait plonger le titre, tandis que la note de crédit de la banque a été dégradée de deux crans (à B-) par Standard & Poor’s. A Wall Street, la tendance est plus vigoureuse, le Dow Jones et le S&P 500 ont assez vite renoué avec leur progression. La résilience des marchés américains sur fond de « newsflows » microéconomiques favorables leur permet de franchir de nouveaux records de valorisation, une habitude depuis un an.
Le dynamisme microéconomique galvanise les marchés boursiers américains
Les investisseurs ont notamment profité des secousses récentes pour tirer parti de valorisation attractives et renforcer leurs positions à bon compte, tout particulièrement en Europe. Depuis la semaine dernière, ils sont repassés à l’achat sur les principaux indices de la zone euro. Aux Etats-Unis, la saison des résultats trimestriels s’annonce positive et le dynamisme des opérations de fusions et acquisitions renforce la confiance des investisseurs. Intel a par exemple publié d’excellents résultats.Du côté des OPA, les velléités de rachat de Time Warner par la 21st Century Fox de Rupert Murdoch a contribué à tirer les indices boursiers vers le haut. L’effervescence de l’activité microéconomique outre-Atlantique traduit l’amélioration économique américaine, le rythme de la reprise reste robuste avec des indicateurs sur l’emploi, l’inflation et la production manufacturière rassurants.
La FED se veut pragmatique
Cet environnement en voie de normalisation a conduit la Réserve Fédérale à envisager l’ajustement de son calendrier, avec un resserrement monétaire qui pourrait avoir lieu plus tôt que prévu. Janet Yellen a notamment déclaré, mardi, qu’en cas de poursuite de l’amélioration de l’emploi US, « la hausse des taux de la banque centrale pourrait intervenir plus tôt et être plus rapide que ce qui est aujourd’hui envisagé ». Autrement dit, le consensus de marché autour d’une première hausse des taux directeurs au printemps 2015 est remis en cause, tandis que chacun des paliers haussiers à compter du premier relèvement pourrait s’élever à plusieurs dizaines de points de base, un rythme plus important que prévu.Il faudra être attentif aux conséquences du resserrement sur le comportement des taux longs obligataires, avec en perspective un risque de tension sur les taux à 10 américains, et par contagion, sur le Bund allemand. Néanmoins, les hypothèses de Janet Yellen ont été nuancées, hier, par Charles Evans, Président de la FED de Chicago, qui a estimé que la Reserve Fédérale américaine devait conserver des taux proches de zéro jusqu’au début de l’année 2016, en raison d’une inflation encore inférieure aux objectifs de la banque centrale.
Prises de bénéfices en vue
Selon le « Sentiment Clients », le baromètre du sentiment des clients de CMC Markets (plus de 45.000 dans le monde, établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles), les investisseurs sont « acheteurs » sur les indices CAC 40 (à 75%) et Dax (52%), tandis que les positions sur le Nikkei 225 sont équilibrées. Ils sont en revanche « vendeurs » sur les indices Footsie (à 68%) et Dow Jones (à 93%). La progression des Bourses américaines incitent les investisseurs à alléger leurs positions pour prendre leurs bénéfices.Sur le marché des commodities, les investisseurs sont à l’achat sur le pétrole Brent (à 90%), l’or (à 64%) et le cuivre (à 61%). Le climat géopolitique tendu en Europe de l’est, au Proche Orient et en Irak, conjugué au net recul des stocks de brut aux Etats Unis et à l’annonce d’une croissance meilleure que prévu en Chine soutient le cours de l’or noir. Enfin, sur le Forex, l’euro reste sous pression et oscille toujours autour d’un point bas de plus de cinq mois, à 1,3526 USD. Les investisseurs repassent à l’achat sur la paire EUR/USD.
A propos de l'auteur : Judith Danan est head of Sales Trading de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.