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Critiques Séries : X-Files. Saison 3. Episodes 7 et 8.

Publié le 20 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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X-Files // Saison 3. Episodes 7 et 8. The Walk / Oubliette.


La saison 3 est celle des langages. Et cela se ressent à la fois au travers de la communication qui est une thématique récurrente. On tente de communiquer avec l’au delà (1.04), avec quelqu’un au travers d’un ordinateur (1.06) et j’en passe et des meilleurs. Dans ces deux nouveaux épisodes, nous avons « Oubliette », un titre emprunté au français. Ce n’est pas le seul titre de la saison 3 qui emprunte à une langue différente de l’anglais (il y a du grecque et accessoirement du portugais). X-Files prouve par là que la conspiration est bien plus grande et la communication, sous toutes ses formes, peut-être sujette à faire peur au téléspectateur. Ces deux épisodes ne sont pas nécessairement ceux dont je me souviens le plus dans cette série. Ils ont pourtant des sujets que j’aime bien, surtout « Oubliette » mais l’impression que j’en garde n’est pas aussi impérissable. « The Walk » était donc une façon de redécouvrir la saison sous un angle légèrement différent de ce que l’on a vu dans les deux épisodes précédents, très mécaniques. C’est un épisode qui pourrait presque être expérimental mais qui prouve à quel point X-Files n’a pas voulu se reposer sur ses lauriers après deux saisons et a donc décidé de mettre les bouchées doubles pour la saison 3. Une saison qui reste toujours aussi solide, bien construite et passionnante.
Outre la mise en scène de Rob Bowman, vrai fil conducteur de la saison, nous avons John Shiban (Breaking Bad, Supernatural) qui se trouve être derrière cet épisode. Ces accidents étranges survenants dans cet hôpital est un malin moyen de nous plonger dans un univers cloîtré, très fermé. On en sort difficilement ce qui labyrinthe à merveille l’histoire de la série. En tout cas, cet épisode, sans être parfait, cherche à renouveler un peu le genre des épisodes monstre de la semaine de la série. La scène d’ouverture est déjà très surprenante en elle-même, voire terrifiante. Il ne faut pas énormément de temps au téléspectateur pour comprendre qu’il y a une présence qui semble dicter ses directrices mais qu’en plus de ça, un homme ne peut pas vraiment mourir. Tout cela est mis en parallèle avec les vétérans. L’aspect militaire de l’épisode aurait pu donner envie à John Shiban de chatouiller un peu la mythologie de X-Files. Mais il n’en est fait. Il préfère raconter sa petite histoire, mettre en scène quelques moments plus surprenants (notamment la fin avec Mulder) et puis c’est tout. Ce qui n’est pas plus mal car tout ça reste finalement assez ouvert.

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Dans le rôle de notre homme qui n’arrive pas à mourir c’est Don Thompson (vu plus tard dans le brillant Horribilis mais aussi dans The Killing version américaine). Pour la petite anecdote, ce n’est pas la première fois que l’acteur apparaît dans X-Files. En effet, il était déjà apparu dans « Conduit » (le 1.03) et puis "Sleepless" (2.04) qui pourrait être assez proche de cet épisode dans le sens où il y a un lien militaire. Le côté poltergeist ne fait pas peur à Mulder et Scully. C’est un registre que X-Files connaît très bien d’ailleurs et s’il n’y a pas toujours d’explication logique (au fond, il n’en en finalement pas toujours besoin), le tout fonctionne terriblement bien malgré tout. On est donc assez bien servi par les scénaristes de ce point de vue là et l’épisode cherche aussi à s’amuser avec nous, nos émotions, notre compassion. Surtout qu’il y a une scène assez percutante où l’on retrouve des vétérans amputés dans un groupe de discussion afin de faire en sorte d’oublier la guerre. Et puis l’un des soldats, à qui l’on a amputé les deux jambes et les deux bras, va dire au psy qu’il ne peut pas se mettre à leur place. Et il a bien raison. C’est presque une aparté dans cet épisode mais au fond c’est assez lié avec le désespoir de cet homme qui n’arrive pas à mourir.
John Shiban sera par la suite l’un des scénaristes phares de la série puisqu’il va rester jusqu’au bout et puis il a aussi suivi Vince Gilligan dans une autre aventure qui est celle de Breaking Bad par la suite. Il y a des moments assez funs, mais aussi d’autres où X-Files tente d’aller à fond dans le registre de l’horreur. Le tout fonctionne grâce à la mise en scène sans faille aucune de Rob Bowman. Et puis Mulder et Scully là dedans ? Il n’y a pas grand chose à dire sur eux si ce n’est qu’ils font évoluer l’intrigue alors que généralement, ce qui fait la force de ces personnages, ce sont les intrigues qui tournent autour d’eux. Puis il y a « Oubliette ». C’est Kim Manners à la caméra et puis Charles Grant Craig (dont il s’agit du premier et seul épisode de X-Files et qui travaille actuellement sur Pretty Little Liars et Rizzoli & Isles, sacré changement). Peu importe, en tout cas j’ai largement préféré cet épisode. Dès le début il se passe quelque chose et bien évidemment que les fans Jewel Staite (The L.A. Complex, Stargate Atlantis) seront ravi de voir le future pouline dans un rôle assez différent. Elle incarne une femme bafouée, un peu folle sur les bords.
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Mais avec beaucoup de caractère et c’est ce qui rend ce personnage de femme aussi touchant finalement. On a envie d’avoir de la compassion pour elle. Cela me rappelle un peu cet épisode de Fringe où un garçon chauve était retrouvé dans un immeuble abandonné. Puisque le but de cette histoire c’est aussi de retrouver une jeune fille disparue. Pour l’anecdote, au moment de la diffusion de cet épisode, FOX a été assez frileuse. En effet, l’affaire Polly Klaas faisait beaucoup de bruit et avait alors rendu la chaîne très froide à l’idée d’en raconter plus. Par ailleurs, quelques phénomènes climatiques ont imposé à la production de changer d’endroits pour une séquence, tournée une semaine plus tard. C’est aussi l’inconvénient de tourner en extérieur par moment. Ce n’est pas ce que X-Files a fait de plus passionnant mais peu importe, c’est justement l’un de ces petits épisodes qui fait partie des expériences de la série à un moment où elle tente justement de ne pas tomber dans les oubliettes. Les téléspectateurs ont envie d’être impliqués par ce que X-Files cherche à nous raconter alors quoi de mieux que des affaires comme celle-ci qui s’avèrent être touchantes.
Le monstre de la semaine, un photographe kidnappeur est parfait également. Surtout que c’est vraiment le genre de personnage complètement pervers, sombre et toute cette histoire de photos. Cela peut être aussi légèrement terrifiant. Je ne me souvenais pas de cet épisode de X-Files non plus. Cela ne veut pas dire que je ne l’avais pas aimé mais disons qu’il ne m’avait pas marqué. La série est en tout cas très sombre avec un tel épisode et l’on ne peut qu’en apprécier la substantifique moelle. L’affaire n’a rien d’originale au fond, mais c’est tout ce qui est fait autour qui rend l’épisode aussi intelligent et efficace. Que cela soit la mise en scène de Kim Manners ou encore tout ce qui cherche à faire un lien. Je pense cependant que le plus gros problème de « Oubliette » c’est presque Lucy. Elle peut être à la fois un atout mais aussi un défaut ce qui est étrange et pourtant bel et bien le cas. Je sais cependant que juste après il y a « Nisei » qui se trouve être l’un des meilleurs épisodes depuis déjà quelques épisodes (mine de rien, je me rends compte que cela va assez vite de revoir X-Files dans son intégralité, en espérant pouvoir avancer encore plus rapidement).
Note : 6/10 et 7.5/10. En bref, du cas de la semaine en veux-tu en voilà, réussi ou moins, l’ensemble reste expérimental et efficace.


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