Depuis le 6 décembre, l'état d'alerte a été déclaré par l'Institut national de veille sanitaire (InVS) dans les Antilles.
État d'alerte contre le chikungunya Mots clés : chikungunya Par Marc Cherki - le 17/07/2014 INFOGRAPHIE - Après l'épidémie qui touche les Antilles françaises, la métropole met tout en œuvre pour éviter une contagion.Depuis Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a annoncé des mesures inédites pour les personnes infectées par le chikungunya dans les Antilles françaises: la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale des médicaments antidouleur et la suppression des jours de carence pour les arrêts de travail répétés, liés au virus. Car le chikungunya, appelé aussi «maladie de l'homme courbé», transmis par une piqûre de moustique, peut être très handicapant.
Depuis le 6 décembre, l'état d'alerte a été déclaré par l'Institut national de veille sanitaire (InVS) dans les Antilles. En cumul, depuis décembre dernier, plus de 117.000 cas évocateurs du chikungunya ont été recensés par la cellule interrégionale d'épidémiologie Antilles-Guyane, dont la moitié pour la Guadeloupe. Le nombre réel pourrait être supérieur. Certains malades ne consultent pas et, selon les études scientifiques, de 3% à 25% des personnes touchées par le chikungunya sont dites «asymptomatiques», c'est-à-dire sans signes cliniques.
«Pour la métropole, tous les voyants sont au rouge»
Le risque est donc plus grand que la maladie arrive dans l'Hexagone. Déjà 148 cas importés de chikungunya sont recensés, sans compter 4 personnes qui ont, de surcroît, été infectées par la dengue, transmise par la même famille de moustique (Aedes). «Plus de 95% de ces cas ont été contractés aux Caraïbes», précise Harold Noël, médecin épidémiologiste à l'InVS. Depuis 2005, seulement 2 à 6 cas de chikungunya étaient importés chaque année en métropole. En 2010, il y avait eu 4 cas de la maladie en France, dont 2 transmissions à Fréjus, dites «autochtones», les seules enregistrées en métropole. Il s'agissait d'une petite fille qui aurait contracté la maladie en Inde. Un autre moustique l'aurait piquée en France, serait devenu le vecteur de la maladie et aurait piqué une autre enfant à Fréjus.
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine,
l'ex-ministre de l'Outre-Mer, Victorin Lurel, et
le préfet de la Guadeloupe, Marcelle Pierrot :
Anna-Bella Failloux, responsable du laboratoire Arbovirus et insectes vecteurs à l'Institut Pasteur, assure que «pour la métropole, tous les voyants sont au rouge. Le moustique-tigre (Aedes albopictus), qui pourrait être le vecteur du chikungunya, est présent dans 18 départements du sud de la France et dans 20 pays européens. Le nombre de cas importés est plus élevé que celui de dengue. Pendant la période estivale, les moustiques pullulent massivement et les vacanciers de retour des Caraïbes peuvent être porteurs du virus responsable de la maladie. Des cas autochtones pourraient donc se développer. Cependant, il ne faut pas s'affoler. Des millions de gens vivent dans des zones contaminées. Surtout, le chikungunya ne tue pas directement. Les décès observés à l'île de La Réunion, en 2006, après la période épidémique qui avait touché plus de 300.000 habitants, s'expliquent car les personnes atteintes par le virus du chikungunya étaient déjà très fragilisées ou malades ».
Source LE FIGARO : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/07/17/22616-etat-dalerte-contre-chikungunya