Accident intentionnel ou maladresse choisie, certains naturalistes de l’arc jurassien sont revenus le sac à dos rempli de quelques marmottes lors de leurs excursions valaisannes à la fin du siècle dernier. Si certaines colonies ont aujourd’hui disparues, d’autres subsistent encore et toujours aujourd’hui. En tendant l’oreille, vous entendrez peut-être le sifflement caractéristique de ces petits terrassiers alpins. Avec un peu de chance, un petit lutin vous dévisagera prudemment installé près de l’entrée de son terrier. Pour garantir leur tranquillité, veillez à ne pas divulguer l’endroit précis de votre rencontre… Trop de dérangements pourrait nuire à la survie de ces sympathiques rongeurs.
Avec mon ami Johann, nous allons régulièrement rendre visite à l’une ou l’autre colonie de marmottes au fil de l’année, et suivons avec passion les différentes étapes de la vie de ces incroyables petites communautés, du grand ménage du printemps aux dernières sorties automnales.
La fin du mois de juin est une période particulièrement intéressante, puisqu’elle coïncide avec les premières sorties des marmottons. Baromètre de la santé des colonies, des naissances nombreuses sont de bonnes augures pour la pérennité de l’espèce dans le Jura.
Cette année, une petite colonie des crêtes du jura est particulièrement prospère. Elle a vu naître plusieurs marmottons qui découvrent actuellement le vaste monde. Leur jeunesse insouciante permet de les observer relativement facilement, mais elle coïncide aussi avec un taux de mortalité élevée par manque de vigilance vis-à-vis des prédateurs venus du ciel (milan royal, buse variable) ou de terre (renard). Espérons qu’elles sauront être prudente jusqu’à l’automne, et qu’elles se réveilleront au printemps en étant de braves marmottes prêtes à péréniser la présence de l’espèce près de chez nous…
Neuchâtel, le 20 juillet 2014