Ce petit livre tout juste édité par Folio, est un extrait des Contes de pluie et de lune. Ici, quatre contes seulement sur les neuf du recueil original : Le Rendez-vous aux chrysanthèmes, La Maison dans les roseaux, Carpes telles qu’en songe…, Le Chaudron de Kibitsu. On notera que le cinéaste japonais Kenji Mizoguchi adapta librement La Maison dans les roseaux, conte inclus dans son film intitulé Les Contes de la lune vague après la pluie qui fut récompensé en 1953 par le Lion d’argent au festival de Venise.
Contes sous le signe du fantastique. Dans le premier, un guerrier mort entre temps, revient au jour dit, honorer un rendez-vous fixé par son ami et tenir sa parole. Le second conte est dans la même veine, un mari séparé de son épouse par la guerre revient au village sept ans plus tard pour constater que celle-ci l’attends toujours alors qu’elle n’est plus depuis longtemps. Les deux meilleurs textes pour moi, exaltant le pouvoir de l’amitié comme de l’amour, transcendant l’adversité et même la mort. Dans les deux contes suivants, un moine est métamorphosé en carpe et une épouse morte de désespoir se transforme en spectre.
Je reconnais ne pas avoir été convaincu par ces textes. Je pense qu’ils sont trop courts, l’univers du Japon de cette époque et l’angle fantastique, nécessitaient – pour moi en tout cas – un développement plus important pour que je m’y immerge lentement, car trop extérieur à ma culture. D’ailleurs, tout en lisant ce petit livre, inconsciemment mon esprit recherchait des images tirées de films japonais pour reconstruire décors et personnages évoqués.