Des manifestants tentent d’échapper aux bombes de gaz lacrymogène I Photo ©Fabrice Gil
Quelques milliers de manifestants ont bravé l’interdiction de manifester cet après-midi à Paris en faveur des Palestiniens de Gaza, mais le rassemblement a rapidement dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre.
Cet après-midi, trois mille manifestants environ s’en sont pris aux CRS et gendarmes mobiles dans le nord de Paris, entre Château Rouge et Barbès, "principalement avec des jets de projectiles", pierres et débris d’immeubles. Le climat restait particulièrement tendu en fin de journée dans le périmètre mis en place par les forces de l’ordre, où l’air était devenu irrespirable en raison de nombreux tirs de gaz lacrymogène. Il n’y a pas eu de blessé dénombré. Dans une grande confusion, les manifestants, parmi lesquels beaucoup de jeunes hommes, se sont dispersés dans les rues du quartier, croisant des familles parties faire leurs courses ou des touristes sidérés non loin de la basilique du Sacré Cœur. " … avec l’été, les vacances et le ramadan, on s’attendait à voir quelques centaines de personnes. Mais là, on est surpris de voir que tout le monde se mobilise" confie Achraf, les yeux brûlés par le gaz. "La Palestine est devenue le symbole de la résistance face à l’injustice des gouvernants. Les palestiniens tiennent sur leurs épaules l’avenir de l’humanité, entre violence et liberté" a-t'il ajouté.
Dans un bruit assourdissant de pétards et de sirènes des forces de l’ordre, beaucoup de passants étaient en pleurs, un mouchoir sur le nez ou le visage savonné, tentant de fuir les projectiles. "Courez, courez", criaient des manifestants, certains âgés ou d'autres venus avec des enfants, se protégeant avec des foulards. Bars et commerces du quartier, rapidement pris d’assaut, avaient baissé leurs rideaux et replié leur terrasse dans la panique. Vers 17h15, un groupe d’une vingtaine de manifestants, certains vêtus du drapeau palestinien sur les épaules, jetaient sur les forces mobiles de grosses pierres récupérées sur un chantier. D’autres cassaient un trottoir pour récupérer des pavés.Une nouvelle manifestation de soutien à Gaza est prévue mercredi prochain à Paris, place de la République. Les plus jeunes des citoyens français qui se mobilisaient aujourd'hui dans les rues n’ont jamais connu d'autre configuration que celle-ci. La faute à qui...FG