Cette année les acteurs principaux dans les Étés de la Danse, événement organisé par le Théâtre du Châtelet, sont les danseurs de San Francisco Ballet. La compagnie, dirigée par Helgi Tomasson, est à Paris pour une deuxième fois (première fois en 2005) pour marquer le 10ème anniversaire des Étés de la Danse. L’événement a fait du bruit parmi les amateurs et les spécialistes avec, dans la programmation, des chorégraphes comme Balanchine, Robbins, Ratmansky, Wheeldon, Tomasson. Toutes les soirées du 10 au 26 juillet sont composées de trois ou quatre chorégraphies de maximum 30 minutes chacune.
J’ai eu la possibilité de voir trois des neuf premières pour la France, dans la soirée de 18 juillet, notamment Classical Symphony d’Yuri Possokhov, Ghosts de Christopher Wheeldon et Piano Concerto #1 d’Alexei Ratmansky. Je ne vais pas m’arrêter sur chacune des quatre chorégraphies (Chaconne pour piano et deux danseurs de Helgi Tomasson faisait aussi partie du programme). Je vais vous présenter mes deux coups de cœur, tout d’abord parce que je suis très loin d’être spécialiste et après j’aimerais partager une impression plutôt que de faire une description du spectacle.
Je mets à la deuxième position dans ma liste de cette soirée, la création d’Alexei Ratmansky, Piano Concerto #1. Les pas de deux interprétés par Yuan Yuan Tan et Damian Smith et Maria Kochetkova et Victor Luiz étaient impressionnantes. On a pu sentir l’exigence de cette création au niveau de la technique avec des mouvements complexes et même acrobatiques je dirais. Ce qui, d’après moi, expliquait le choix des justaucorps en couleurs vives pour les costumes. C’était une belle fin du spectacle de ce vendredi.
Pour moi la création la plus marquante de cette soirée était la première en France de Ghosts chorégraphiée par Christopher Wheeldon. Le mot que j’utiliserais pour la décrire serait ‘féerie’. Au fond de la lune les danseurs se profilent avec des pas gracieux à la limite entre l’hésitation de l’inconnu et l’assurance de quelqu’un qui est mort. Il y a une espèce de paradoxe qui rend le spectacle des esprits encore plus originale – les danseurs dégagent une force et une présence aux côtés de la transparence et la légèreté caractéristiques des fantômes. Cette idée était présente pendant les 30 minutes du spectacle. C’était une beauté dansée!
La Symphonie Classique de Possokhov avec laquelle la soirée a commencé, correspond bien à son nom. C’est une création au fond musical de Prokofiev. La suite était un pas de deux de 10 minutes, créé par Helgi Tomasson et qui, j’aurais bien aimé, aurait pu durer plus.
Pour conclure, j’ai passé une bonne soirée en compagnie de SF Ballet. Si vous aimez la danse, c’est beau à voir.