Stephanie Cacioppo, directeur du Laboratoire de neuro-imagerie de l’université de Chicago et auteur principal de l’étude avait déjà montré, lors de précédentes recherches que des réseaux de différentes zones du cerveau sont activés par l’amour ou par le désir sexuel. Dans cette nouvelle étude, l’équipe a mené 2 expériences pour préciser les schémas visuels associés à ces 2 états émotionnels que sont l’amour et le désir sexuel. Leurs participants, des étudiants et étudiantes de l’Université de Genève ont visionné une série de photographies en noir et blanc de personnes qu’ils n’avaient jamais rencontrées. Dans la première expérience, les photos représentaient de jeunes couples hétérosexuels adultes qui se regardaient ou en interaction les uns avec les autres.
Dans la seconde expérience, les photos représentaient des personnes séduisantes du sexe opposé qui regardaient directement le spectateur.
Dans les 2 cas, les participants placés devant un ordinateur devaient opter rapidement pour un sentiment de désir sexuel ou d’amour romantique.
L’analyse montre,
· Aucune différence de délai de traitement cérébral en fonction de l’émotion ressentie, qu’il s’agisse d’amour ou de désir sexuel,
· des différences marquées dans les modèles de déplacement de l’œil, selon l’émotion ressentie, amour ou désir sexuel.
· Ainsi, les participants ont tendance
- à fixer visuellement le visage, lorsque l’image suscite en eux un sentiment d’amour,
- à déplacer leur regard du visage vers l’ensemble du corps, lorsqu’ils éprouvent un sentiment de désir sexuel.
· Cet effet est constaté à l’identique pour les participants masculins et féminins.
Quelles implications ? L’eye-tracking, une technique de plus en plus utilisée, en particulier dans les TSA confirme, ici sur un sujet plus léger, son intérêt dans le diagnostic en psychiatrie (et/ou thérapie de couple).
Source: Psychological Science July 16, 2014 doi: 10.1177/0956797614539706 Love Is in the Gaze: An Eye-Tracking Study of Love and Sexual Desire (Visuel@© jirsacz – Fotolia.com)