Limites des régimes de retraite par ré-partition et par capitalisation

Publié le 20 mai 2008 par Aurélia Denoual
Crédit photo : Bill Davenport/SXC

En 1945, lorsqu’il a fallu reconstruire des régimes de re-traite mis à mal par l’inflation, les partenaires sociaux ont opté, sans hésitation, pour la répartition qui permet d’éluder ce risque.

En suite, le régime de base a été conforté successive-ment par les régimes complémentaires des cadres, re-groupés dans l’Agirc, puis par ceux des autres catégories de salariés qui ont donné naissance à l’Arrco,

Cet ensemble a prospéré durant la période dite des « Trente glorieuses » et permettait d’annoncer aux futurs retraités un revenu de remplacement compris, pour une carrière complète, entre 65% et 80% du dernier salaire, selon la courbe de carrière et le niveau de revenu de cha-cun.

A cette époque, les pensions étaient indexées sur les salaires pour permettre aux retraités de continuer à bé-néficier des gains de productivité des actifs.

Cependant, ce magnifique édifice a été ébranlé progres-sivement par un phénomène que l’on ne peut que juger heureux, celui de l’allongement de la durée de l’espérance de vie bien qu’elle augmente, a due concur-rence, le durée du service des pensions.

Pour faire face, aux charges financières qui en découlent les partenaires sociaux ont du relever, les appels de coti-sations des régimes complémentaires, tandis que la branche vieillesses de la Sécurité sociale puisait dans les excédents des autres branches.

Finalement, ce besoin a été provisoirement bloqué par la réforme Balladur de 1993.

L’abaissement de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans, dé-cidé plus tard, est intervenu a contretemps alors qu’il aurait fallu, au contraire, le reporter progressivement au delà de 65 ans.

Malgré la réforme de 2004, le revenu de remplacement continuera à baisser pour ne représenter, dans un futur encore lointain, plus que 40 à 50% du dernier salaire, tout en restant indexé sur les prix.

Pour combler cette future baisse, que l’on peut estimer à 15 % du dernier revenu, les salariés peuvent, dans la mesure de leurs moyens, se constituer un supplément de retraite par la capitalisation.

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Les Français ont pris l’habitude de placer leur épargne en assurance vie et un pourcentage seulement d’entre eux transforme, en prévision de leur retraite, cette épargne en rente viagère.

Le principal reproche, fait aux rentes viagères, est l’aliénation du capital, nécessaire à la constitution d’une rente.

C’est pourtant ce qui leur est demandé en souscrivant un Plan d’épargne retraite populaire (PERP).

Il s’agit d’un engagement de très longue durée, de l’ordre de 50 à 60 ans en additionnant la période d’épargne à celle de la perception de la pension.

Elle expose le capital placé à l’inflation et même si celle-ci devait rester modérée, ce qui est impossible à prévoir, elle absorbera, dans la meilleure des hypothèses, une partie significative du rendement financier dégagé par les assureurs.

Les régimes de capitalisation ne sont pas plus à l’abri des conséquences financières de l’allongement de l’espérance de vie que les régimes par répartition.

Le coût d’acquisition des rentes viagères augmente à fur et à mesure de l’allongement de l’espérance de vie et les assureurs modifient les tables de mortalité en consé-quence.

Les tables de mortalité actuellement utilisées ne sont plus celles en vigueur il y a 30 ans.

Dans ces conditions, la constitution d’un capital néces-saire à l’acquisition d’une rente viagère correspondant à l’objectif initial, ou le maintien à niveau de la rente elle même, selon la formule d’assurance choisie, nécessitera des versements mensuels de plus en plus élevés.