Publié le 19 juillet 2014 par LordSuprachris
0Demon Gaze : orgueil et châtiment
Je suis un fan des RPG japonais depuis déjà deux décennies, même si je n’ai malheureusement pas toujours le temps de jeu nécessaire pour les torcher tous. J’essaie cependant d’en faire un maximum sur consoles portables pendant mes longs trajets en train, quand je n’ai pas un article à écrire pour Be-Games. Je possédais déjà une 3DS et je me suis acheté une PS Vita récemment pour pouvoir profiter des nouveautés offertes sur ces deux supports, généralement exclusives à l’un ou l’autre. Comme la date de sortie de Demon Gaze suivait de quelques jours la date de l’achat de ma console, je me suis dit qu’il n’y avait pas meilleur moyen de la « dépuceler » qu’avec le dernier né de chez Kadokawa Games, édité chez nous par le très prolifique NIS America.
Un démarrage en douceur
Votre mentor Lancelorna (à droite) et Fran, la propriétaire de l’auberge
Le démarrage du jeu est assez lent. Vous débutez au fond d’un souterrain sombre, réveillé par un soldat apeuré. Après quelques instants, celui-ci « disparaît » d’une façon plutôt directe et vous voilà seul à errer dans cet endroit lugubre, les portes s’ouvrant et se fermant toutes seules devant vous… Après avoir enfin atteint la sortie, vous rencontrez un personnage très important dans le jeu, Lancelorna, dans son armure très sexy :p Elle vous explique la raison de votre présence : vous êtes un Demon Gazer, une personne capable de dominer les démons et de capturer leur âme dans des clés. Votre mission est simple en apparence : venir à bout du démon qui hante les lieux.
Ce premier « boss » est assez facile à vaincre et, une fois ceci fait, il devient votre allié. Vous pénétrez alors dans une auberge un peu particulière, qui sera votre « camp de base » durant tout le jeu. Vous y rencontrez les deux tenanciers de boutiques, l’une pour les armes et armures, l’autre pour les items, toujours en conflit pour un oui ou pour un non. Vous y découvrez votre chambre, point de repos et de dépôt d’objets essentiel. Vous y recrutez votre premier allié, qui vous suivra fidèlement. Et enfin, vous y faites la connaissance de la tenancière de la boutique, qui ne manquera JAMAIS de vous rappeler de payer le loyer des chambres de vos recrues, quatre au maximum. Ce concept de loyer est assez original mais il handicape la progression dans le jeu car il faut le payer à chaque passage dans l’auberge ! Impossible donc d’aller farmer du monstre puis de rentrer au bercail vendre les équipements inutiles pour en acheter de meilleurs et sauvegarder sa progression au passage.
En route pour ma première mission
Comet, le boss d’échauffement.
Après avoir pris note des informations importantes, je me mets en route pour ma première mission. J’arrive dans une cité enflammée, Lancelorna m’explique que je dois activer 8 « cercles de démons » pour ouvrir le passage vers le maître des lieux, le démon Mars. J’explore la ville case par case, un truc que je fais systématiquement dans tous les dungeon-crawlers, j’exécute assez facilement les mobs de base que je rencontre aléatoirement, je viens à bout sans beaucoup plus de peine des monstres qui sortent des différents portails, ces endroits pouvant me servir de point de sauvegarde une fois « dominés ». Confiant, je me dirige vers le lieu de l’affrontement avec Mars, prêt à capturer son âme.
Le drame !
Et là, bardaf, c’est l’embardée ! Je lance tous mes persos à l’attaque du boss, chacun infligeant à ses gardiens une bonne trentaine de points de dégât. La contre-attaque est fulgurante : Mars dégomme 85 PV à chaque membre de ma troupe en une seule offensive ! Avec des héros qui en comptent entre 90 et 100, ça fait TRÈS mal… En désespoir de cause, j’invoque le démon capturé dans le sous-sol d’entraînement pour qu’il me file un coup de main mais son sort de soin global aura le même effet qu’un verre d’eau sur un incendie de forêt, la deuxième attaque de mon adversaire ayant raison de moi
Pas habitué à baisser les bras face à la moindre contrariété, je me lance donc dans deux à trois bonnes heures de power-levelling, histoire de booster un peu les caractéristiques de mes personnages et faire la peau à ce satané boss. Après avoir fait monter tout le monde du niveau 4 au niveau 7, je retente ma chance face à Mars. Bien que moins expéditif, le résultat final est identique à ma première tentative… :’( Rebelote pour du power-levelling, je gagne encore un ou deux niveaux, je rattaque, je me refais buter en quatre, cinq tours. Je décide donc de retourner à l’auberge acheter du meilleur équipement, oubliant un « petit » détail : le loyer. Une fois celui-ci payé, il ne me reste hélas plus assez de pognon pour équiper correctement tous mes équipiers…
Mars, le boss qui m’en aura fait baver jusqu’à l’abandon…
Malgré tout, je retourne à la conquête de Mars. J’adopte une stratégie un peu différente, j’utilise beaucoup plus d’objets de soin et de magie, au détriment des attaques frontales et j’arrive à détruire ses deux gardiens et lui infliger des dommages directs… pendant deux tours. Cet enc*** de boss de m***e en invoque alors deux autres, qui prennent tous les coups à sa place, lui permettant de m’infliger de gros dégâts tranquillement. Le combat dure presque dix minutes, j’ai éliminé deux séries de gardiens et pu placer quelques attaques violentes mais je n’ai pas fait attention à un autre « petit » détail : le démon qui m’accompagne ne peut rester qu’un certain nombre de tours « à l’air libre », après quoi il devient enragé et commence à faire n’importe quoi ! Vous n’imaginez pas le flot d’insultes dans toutes les langues qui est sorti de ma bouche quand cette abrutie m’a buté un allié, provoquant une nouvelle défaite…
#@ !?$£%µ§
En mettant les bonnes pierres précieuses aux bons endroits, on peut gagner du bon équipement.
Dépité, dégoûté, j’ai envie de balancer le jeu aux oubliettes, l’effacer de ma Vita et lui coller un 0.5/5 pour le principe. Je le laisse de côté durant deux semaines environ puis je me décide quand même à y retourner, histoire de lui laisser une dernière chance. Je reprends ma partie et je remarque alors un nouveau « petit » détail qui m’avait échappé auparavant : mes armures de cuir sont « Weak to fire » ! Nondidjû, pas étonnant que je me prenne quasiment autant de dégâts en étant niveau 10 que niveau 4, j’ai la solution : changer d’armure. Mouais, plus vite dit que fait… Le stuff de qualité est TRÈS rare dans ce premier donjon, impossible de mettre la main sur plus d’une armure de remplacement. J’équipe le héros principal de l’histoire avec et je le mets au premier rang, charge aux autres de le soigner. Cette stratégie semble s’avérer payante mais après un long combat, je dois de nouveau m’avouer vaincu. Mes personnages ont tous entre 140 et 180PV, le boss au moins 600, frappe toujours trois fois plus fort et ses heals sont également plus efficaces…
J’essaie encore deux ou trois fois, pour autant d’échecs mais là, j’en ai marre et j’abandonne définitivement le jeu, à mon grand regret, teinté d’une pointe de frustration. Alors soit il y a encore un gros pan du système de jeu qui m’a complètement échappé, soit je suis devenu super-nul aux jeux vidéo (non, ce n’est PAS la bonne réponse !), soit la difficulté est très mal équilibrée. Les boss de Shin Megami Tensei : Devil Summoner : Soul Hackers n’étaient pas piqués des hannetons mais en face de ce démon Mars, ce sont des enfants de chœur !
J’abandonne
Voilà, comme d’autres journalistes sur d’autres sites, j’aurais pu faire semblant d’avoir été loin dans le jeu, vous sortir des phrases un peu bidon du style « le scénario révèle de nombreux mystères que je ne voudrais pas vous spoiler » pour tenter de vous y faire croire mais chez Be-Games, on a l’habitude de jouer la carte de l’honnêteté. Je reste vraiment sur ma faim car j’apprécie en général les jeux édités par NIS America et j’y joue toujours avec grand plaisir. Mais si je dois me taper douze heures de power-levelling sans même arriver à battre le premier boss, ce Demon Gaze est vraiment au-dessus de mes forces.
N’ayant pas été bien loin donc, il m’est impossible de lui donner une note qui reflèterait sa qualité réelle. On sent que le jeu a du potentiel mais il ne le laisse pas voir facilement. Si vous aimez les dungeon-RPG japonais et les titres hardcore, vous serez servi mais ne venez pas vous plaindre après d’avoir envie de bouffer votre PS Vita, je vous aurai prévenu.
LordSuprachris