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Interview de Jonas Muel, saxophoniste leader de Light BlazerQuelles sont les origines du groupe Light Blazer?C’est moi qui ai créé ce groupe parce que j’avais envie de faire une formation qui serait plus qu’un quartet mais pas un big band. Au début, il n’y avait pas le rappeur dans le groupe et on a fait quelques concerts comme ça. C’est moi qui écris toute la musique. Un jour, j’ai rencontré ce rappeur. On a vu que ça marchait bien et maintenant on mélange des compositions du groupe et ses compositions à lui.Comment avez-vous réuni les autres musiciens du groupe ?J’étais au conservatoire à Paris avec certains des musiciens du groupe. Les autres, je les ai rencontrés en jam session ou par l’intermédiaire d’amis musiciens. Il y en a un qui est un vieux copain du conservatoire.Quelle est votre formation et quelles sont vos influences ? J’ai fait une formation en jazz avec des professeurs comme André Villéger, Pierre Bertrand du Paris Jazz Big band et Emil Spanyi.Pour parler de mes influences, j’aime bien toute la période fusion du jazz mais j’aime surtout Frank Zappa. C’est vraiment mon influence principale. J’aime beaucoup la musique classique aussi, la musique répétitive, mais celui qui m’influence le plus c’est Frank Zappa. J’essaie de m’imaginer comment il aurait fait avec un rappeur.Comment avez-vous rencontré le rappeur ?Je l’ai écouté dans une jam à Paris, au Caveau des Oubliettes. La suite, c’est rigolo. Quand il a chanté, je me suis dit que c’était parfait, que c’était exactement lui qu’il me fallait. Mais il est parti avant que j’ai pu lui demander ses coordonnées. Et le lendemain, je l’ai rencontré par hasard dans le métro. Il est venu chez moi, on a écouté un peu de musique ensemble et j’ai vu que ça l’intéressait. Il a commencé à écrire sur de la musique que j’avais faite. Comme il a un super placement rythmique et qu’il est curieux de tout, tout de suite tout a bien fonctionné.Qu’apporte la musique du rappeur à votre groupe ?Tout d’abord, il apporte des textes qui sont assez chouettes. Ensuite, une approche de la musique que dans le jazz on n’a pas forcément. Dans le jazz, ça commence à se faire maintenant, d’intégrer des rappeurs. Et ça induit une manière de travailler qu’il n’y avait pas avant. En outre, ça nous ouvre aussi des portes dans les scènes de musiques actuelles pour lesquelles on est moins connoté jazz.Vous parlez de ses textes mais il chante en anglais, de quoi parlent ses textes ?C’est très revendicatif et jamais violent. Enfin, ça peut être violent dans ce qu’il revendique mais il n’y a pas du tout d’insultes ; il est très critique sur la société actuelle. Il revendique un monde meilleur, parce qu’il y a beaucoup de choses qu’il n’aime pas comme l’hypocrisie, les gens qui sont superficiels… pour résumer il revendique un monde plus vrai.Vous avez fait un album qui s’appelle Laboratoire. Allez-vous jouer dimanche à Pinsac des morceaux de cet album ?Oui, la moitié des morceaux seront des morceaux de l’album et le concert présentera aussi de nouveaux morceaux.Vous allez jouer à Pinsac, dans un petit village. Les gens viennent du village, des campings et il y a aussi des passionnés de jazz. Comment ressentez-vous ce public et ce lieu ?C’est dans ce genre d’endroit que ça marche bien. En effet, on fait une musique assez variée, assez mélangée. C’est souvent lorsque le public est hétérogène qu’on passe de bonnes soirées. Il y a des morceaux qui sont un peu complexes et d’autres qui sont très abordables. C’est toujours intéressant pour nous de jouer devant des personnes qui ne connaissent pas notre musique pour voir comment ils ressentent les choses. On est vraiment contents. On a joué sur plein de scènes différentes et on sera ravi d’être là.Vous savez que c’est le concert d’ouverture du festival ?Oui ! C’est super, on est très impatients.Propos recueillis par Marie-Françoise le 3 juillet 2014