Plieurs d’univers
Dans un univers futuriste, Pulsar, être surpuissant et dictateur patenté, soumet les planètes une à une sous son joug. Cet ancien savant, expert en mécanique génétique et biologie cellulaire a réussi à modifier son cerveau et ainsi se doter de pouvoirs psychiques immenses. Au fur et à mesure, son ambition en a fait un véritable psychopathe. Son pouvoir grandissant de jour en jour, plus aucun être ne peut s’opposer à son dessein destructeur.
Sur chaque planète, il récupère les êtres vivants, les broie cellule par cellule et les transforme en une armée de géants cyclopes, prête à détruire et recréer des planètes à son image et ainsi conquérir tout l’univers-visible.
Pourtant, sans le vouloir, un homme va se dresser contre cette envie destructrice. Cet être, c’est Quasar, un membre de la Guilde des Plieurs d’univers, des êtres capables de plier l’Espace et le Temps afin de permettre aux humains de traverser l’univers sans se déplacer. Armé de son coupe-papier, il est l’un des meilleurs spécialistes de la Guilde. Alors qu’il s’épanouit dans son travail, ce n’est pas la même chose côté cœur. Véritable coureur de jupons, il multiplie les conquêtes féminines sans jamais les rappeler.
Alors qu’il faisait de nouveau la cour à une belle femme, la planète sur laquelle il se trouve, est attaquée par l’armée de Pulsar. Obligé de fuir avec sa belle, il va mettre son talent de plieur au service de la lutte contre le génie du mal…
C’est Alexis Beauclair qui a la tâche de mettre en image l’histoire qui part dans tous les sens. Son trait sobre et élégant est le fruit de simples traits où les courbes des hommes s’opposent aux lignes droites des architectures, du lettrage et des cases déstructurées. Le découpage vif et non-conventionnel apporte une ambiance de fin du monde et de vitesse. Il existe beaucoup d’influences graphiques dans cet album comme les récits de science-fiction des années 80 de Moebius, de Druillet ou de Jodorowsky. Etienne Chaize termine l’ouvrage par des couleurs éclatantes et presque saturantes. Les couleurs sombres des armées et des maîtres de la Guilde s’opposent au jaune éclatant de Quasar, symbole de renouveau.
Quasar contre Pulsar : Entre poésie et fantastique, un récit et un graphisme singuliers pour cet album à part. Une très belle réussite !
- Quasar contre Pulsar
- Auteurs : Matthieu Lefèvre, Alexis Beauclair et Etienne Chaize
- Editeur: 2024
- Prix: 17€
- Sortie: 01 juillet 2014
A la tête du comité
Toronto, Canada. Gail est heureux, il va être nominé dans les prochains jours à la tête du Comité scientifique concernant les Alter ego. Homme de sciences, sa nomination est appuyée par l’ONU, malgré de nombreuses réticences : il n’est pas expert dans ce domaine. Pourtant sa femme n’est pas si enthousiaste que lui, elle commence a avoir des soupçons d’infidélité et s’éloigne de plus en plus de lui.
A bord de l’avion à destination de Singapour, le scientifique est rejoint par Pia, son assistante mais aussi maîtresse. Depuis sa nomination, des messages incendiaires voire menaçants arrivent sur ses pages de réseaux sociaux.
Siège de SIMORG. Le lendemain, il découvre ses futurs collègues : Pancini, Rochant, Seth et surtout Impi Tuominen, une scientifique suédoise, à cheval sur la théorie et en opposition frontale avec lui. De plus, l’ONU mettrait une grosse pression pour que la commission rende un avis négatif. Mais petit à petit, le scepticisme de Llewellyn s’effrite.
Quelques jours plus tard, il est victime d’un attentat : sa voiture est la cible de balles et finit sa course en contrebas d’un pont, dans un fleuve. Arrivée quelques secondes plus tard, une femme motarde lui sauve la vie. Qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-elle sauvé ?
Gail, Alter ego : un album dans la veine des précédents. Case Départ a hâte de connaître le dénouement final de cette saison 2. Une série fantastico-politico-humaniste a (re)lire !
- Alter ego, saison 2 : Gail
- Auteurs : Pierre-Paul Renders, Denis Lapière, Benjamin Béneteau, Erbetta et Elias
- Editeur: Dupuis
- Prix: 12€
- Sortie: 13 juin 2014
Sorcière et escroc
Paris. Magda Ikklepotts, sorcière aux pouvoirs immenses vit de menus larcins. Accompagnée de Magpïe, une pie dotée de parole, elle joue de ses dons pour arnaquer les antiquaires. Pour mener à bien son projet, quelques jours avant des phénomènes surnaturels qu’elle produit, elle laisse sa carte de visite aux brocanteurs. Ne sachant pas quoi faire pour les arrêter, il se tourne vers Magda. Son plan, elle le multiplie à tout va. C’est le cas pour le propriétaire de L’antiquaire parisien qui lui demande de venir d’urgence. Des objets flottent dans l’air et une épaisse fumée verte se propasge au sol. A l’aide de sa tablette, elle se connecte à Wikipédia et délivre le CV du fantôme farceur. Là encore, quelques jours auparavant, elle lui invente un faux profil pour le fonctionnement de sa supercherie.
Après quelques incantations, les objets retombent comme l’argent que le brocanteur lui laisse, dans les poches. Cette stratégie bien huilée, elle la connaît sur le bout des doigts. Seul Driss, son ami la met en garde après dix clients pigeonnés.
Et il avait raison ! A peine parti, des policiers débarquent dans son appartement et après un folle course-poursuite, elle se retrouve au poste, non pas pour ses larcins mais pour aider la police. Maulincourt, un jeune inspecteur lui apprend que des hommes sont victimes d’hallucinations et qu’elle serait la seule à pouvoir arrêter ce phénomène. En contrepartie, Magda demande que le Centre National de Surveillance des Sorcières (CNSS) n’interfère pas dans son enquête.
Ils se rendent alors dans un ancien quartier de Paris, noyé sous le eaux et découvrent le Gibet de Montfaucon, principal lieu de pendaison sous Louis XIII où gisent des cadavres suspendus…
Magda Ikklepotts : un album qui apportera un bon moment de lecture-plaisir.
- Magda Ikklepotts, tome 1/2
- Auteurs : François Debois et Krystel
- Editeur: Ankama
- Prix: 13,90€
- Sortie: 04 juillet 2014
Tekigôsha
Tokyo, Japon. Une énorme catastrophe a isolé l’archipel du reste du monde. Depuis l’île est administrée par Kuroyuki, une gouverneur dictatrice.
Quartier de Hachiôji. Comme tous les jours, Makoto et ses camarades doivent travailler pour le Gouvernement Métropolitain de Tokyo. Par des chaleurs écrasantes, il doivent déblayer des gravats sans être rémunérés. En plus de ces corvées, les habitants sont dans l’obligation de reverser la moitié de leurs revenus à ce même gouvernement. L’échéance approche : le dernier vendredi du mois est consacré à la récolte d’impôts, une ressource vital pour l’économie du pays.
Dans l’amoncellement de briques, le jeune lycéen découvre Takeru, à moitié mort. Se relevant avec difficulté, le jeune garçon est amnésique. Son seul souvenir : son départ pour Yokohama avec son frère. Comme si les deux dernières années avaient été effacées de sa mémoire. Mais le plus étrange réside dans la chaleur de son bras. Cette énergie, il ne la canalise pas et n’arrive pas à la contrôler, arrivant surtout lorsqu’il est en danger.
Makoto l’emmène alors chez sa mère très malade, dans un bidonville proche. Takeru prend alors conscience de l’isolement du Japon et apprend que l’Office Métropolitain a procédé aux opérations de sauvetage. L’inconnu de seize ans promet à la femme qu’il lui trouvera des médicaments.
En chemin, les deux garçons croisent la route de deux policiers. Ils reprochent à Takeru de ne pas être au lycée. Après un violent accrochage avec eux, les deux adolescents entrent en classe. Les deux policiers arrivent alors pour donner des cours : construction pour les garçons et arts ménagers pour les filles.
Sur le chantier, arrive alors une petite fille mendiante qui s’évanouit. Sa mère vient alors la chercher mais les policiers reprochent à la femme de ne pas payer ses impôts, ce qui énerve au plus haut point Takeru. Sans contrôle de son bras, il décapite les deux policiers. Il serait un Takigôsha : membre de la garde rapprochée de la Gouverneur. Il est alors poursuivi par Fujimari, maire de Hachiôji qui souhaite le contraindre à le suivre pour l’emmener chez la dictatrice…
Seven : un démarrage sur les chapeaux de roue pour ce seinen d’une grande efficacité. Case Départ attend la suite avec impatience. Un très bon titre !
- Seven, Snow White and the seven dwarfs, volume 1/5
- Auteur : Kuroko Yabuguchi
- Editeur: Tonkam
- Prix: 9,35€
- Sortie: 11 juin 2014