Roman - 140 pages
Editions Actes Sud - avril 2014
Aïko Toda vit depuis 56 ans aux côtés de l'homme qu'elle aime, son mari Tsuyoshi. Leurs années de retraite se déroulent paisiblement, faites de promenades et de conversations quotidiennes. Aiko revient sur leur rencontre, sur ces longues années de vie commune, sur ce qu'elle éprouve et analyse, sur ses absences de regrets et sur son précédent mariage éphémère et amer.Un roman court, d'une grande finesse. Dans une société où l'amour se passe de gestes démonstratifs, où la pudeur est de rigueur, une femme au crépuscule de sa vie se raconte naturellement, et on prend beaucoup de plaisir à l'écouter, en ces jours pluvieux et doux qu'elle partage avec son homme qui se repose près d'elle. Malgré son humilité, le passé de son mariage arrangé, sa honte de femme divorcée tôt, sa condition difficile de femme stérile, elle parle, libre et sincère et elle est admirable.
Extrait :"H. me récitait souvent des waka. Au début, je l'admirais pour ses goûts littéraires. Mais il m'a atterrée quand il m'a dit avec un sourire moqueur : "Nanae yae... Tu es comme la fleur de yamabuki. Belle mais pas de fruits." Etrangement, Tsuyoshi a aussi utilisé l'expression "Tu es comme la fleur de yamabuki". C'était au moment où il me demandait en mariage. Ne sachant pas ce qu'il voulait dire, j'avais d'abord été troublée par cette coïncidence. Mais, cette fois-là, le sens en était totalement différent. Au contraire, c'était très émouvant."Autour d'elle, des amies, des mariages plus ou moins heureux, et sa nièce Zakuro en passe de réaliser ses noces. Et leur vieux couple qui apparaît comme l'exception, la rareté.Yamabuki se lit d'une traite, sa douce poésie se savoure et les images que le roman évoque sont d'une sagesse paisible. Loin d'être ennuyeux, le récit de la vieille Aïko est moderne et très touchant.Yamabuki clôt un cycle de cinq livres "Au coeur du Yamato", mais il se lit très bien indépendamment. _______[merci à ma bibli !]L'avis de Chloé Leduc-Bélanger - Les MéconnusL'avis de Stéphane Bret - La cause littéraire