[Dossier] Fantasia 2014 - Jour 1 : Mamoru Oshii
17 juillet. L’ouverture démarre fort. Comme il y a plusieurs salles, t’as le choix de la programmation. D’un côté Jacky au royaume des filles de Riad Sattouf. (Ben quoi, c’est un film SF et puis c’est une première au Canada). De l’autre, un hommage à Mamoru Oshii et la présentation en avant-première d’une nouvelle copie HD remasterisée de Ghost in The Shell pour célébrer les 20 ans du film. Devine lequel des deux a été sold out en quelques heures ? Voilà. Bienvenue à Fantasia.
C’est donc avec le maître japonais que l’on se retrouve après une interminable attente. Sympa, décontracté, en touriste presque. Il ne sait même pas quelle version de son chef d’œuvre on s’apprête à découvrir. Mais il semble heureux d’être là et de constater l’enthousiasme toujours intact envers son film. Il répondra à quelques questions dont celle-ci, fondamentale : « Quelle est la différence entre le manga original de Masamune Shirow et votre adaptation en anime ? La plus grosse différence, c’est la taille des seins. » Applaudissements dans la salle.
Présent pour recevoir un prix de carrière, il en profite aussi pour évoquer la finalisation en cours, ici à Montréal, de son dernier film : Garm Wars: The Last Druid. On aura droit en « exclusivité mondiale » à la bande annonce. Un mélange de live et d’anime 3D qui pique un peu les yeux, mais heureusement, il y a un plan de basset hound qui rattrape. Résultat l’année prochaine.
Films visionnés :
Ghost in The Shell, de Mamoru Oshii – Note:
Bon je l’ai vu, revu plutôt. Vite fait en fait, les cinq premières minutes seulement, le temps de constater le joli upgrade de la HD et la scène de création du cyborg sur le sublime score de Kenji Kawai. Je serais bien resté plus longtemps mais la séance était tellement sold out que même les médias VIP, tout ça, n’y avaient droit qu’après un sitting de deux plombes devant la salle. J’ai quand même eu l’autorisation d’écouter le maître et de prendre des photos. Et puis ça m’a permis d’aller dans l’autre salle découvrir le dernier Takashi Miike.
The Mole Song – Undercover agent Reiji, de Takashi Miike – Note:
Comme l’année dernière (avec le film Shield of Straw) je commence mon Fantasia 2014 avec Takashi Miike. Une bonne habitude, j’ai l’impression. Dans la filmo aussi riche que variée du réal japonais, qui a commis près de 100 films, il faut le rappeler, The Mole Song pourrait se ranger dans trois catégories : la casse gueule « délire », l’inégale « polar » et l’improbable « kitsch ». Cette dernière catégorie est généralement à fuir. Mais mixée ici avec les deux autres, elle passe étonnamment bien en aromatisant le délire et en procurant presque tout le temps un gros éclat de rire. Pour l’histoire, adaptation du manga de Noboru Takahashi, Reiji est un flic incompétent pas mal fêlé sur le point d’être viré. Son supérieur lui propose à la place de devenir un agent infiltré pour faire tomber un des barons yakuza du coin. Ne cherchez pas la logique, le résultat décoiffe. En fait, ce qui est fou avec Miike, c’est qu’il à beau partir dans n’importe quelle direction, jusqu’au plus mauvais goût, à la limite du choc culturel, sa mise en scène retombe toujours sur ses pattes. Il sait filmer, le mec, il n’y a pas à tortiller. Et une salle pliée en deux pendant plus de deux heures, faut reconnaître que ça fait plaisir.
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@ Nicolas Cliet-Marrel
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