"Instrumentum Laboris" sur la famille: post spécial sur la théorie du genre

Par Tellou

Après les épisodes 1 et 2, il y avait un point particulier que je ne pouvais pas laisser passer tellement c'était énorme, enpreint d'une condescendance puante et de jugement hâtif. Donc je vais encore l'ouvrir....désolée hein....Car oui, le texte de travail sur la pastorale de la famille aborde en deux point la "théorie du genre". Et vous pensez bien que je suis horrifiée quand je lis que celle-ci est une « Idéologie selon laquelle le genre de chaque individu n’apparaît plus être que le produit de conditionnements et de besoins sociaux, cessant ainsi de correspondre à la sexualité biologique » et un peu plus loin que les Etats promeuvent  « l’idéologie du gender . Dans certaines régions, celle-ci tend à influencer jusqu’en dans le milieu primaire, diffusant une mentalité qui, derrière l’idée de faire disparaître l’homophobie, propose en réalité une subversion de l’identité sexuelle ».

Alors, on va le refaire pour ceux qui n’auraient pas suivi au fond de la salle, ou qui sont définitivement bouchés : IL N’Y A PAS DE THEORIE DU GENRE. Ca n’existe pas. Il y a des théories du genre qui cherchent à montrer l’influence que peuvent avoir certains comportements sociaux sur les représentations sexuées. Oui certaines étudient l’homosexualité dans ce cas. Mais c’est tout. En aucun cas, je dis bien, en aucun cas, il n’est question de « subversion de l’identité sexuelle ». On nait de sexe masculin ou féminin et personne ne remet cela en cause. Ce qui est étudié, et parfois remis en cause, c’est pourquoi le fait d’avoir un vagin ou un pénis va conditionner un rôle déterminé dans la société. Pourquoi on va offrir des dinettes aux filles et des camions de pompiers aux garçons, pourquoi on traite les filles de « garçon manqué » quand elles grimpent aux arbres et les garçons de « mauviettes » quand ils pleurent.

Ca, ça n’a rien à voir avec leur sexe, cela a à voir avec la manière dont les sociétés conditionnent leurs enfants dans des rôles spécifiques. Le gros cliché patriarcal (et bien entendu très encouragé par l’Eglise catholique) étant in fine, bobonne à la maison et pépère qui ramène de quoi sustenter la famille. Il n’est pas question d’effacer une réalité biologique, mais de voir comment les réalités sociales influent aussi sur le genre (qui n’est pas le sexe, mais le rôle social attribué à chaque sexe). Je ne comprends pas que quelque chose qui saute tellement aux yeux soit si difficile à comprendre. Quand, dans une réunion au boulot, c’est vers la femme que l’on se tourne pour aller commander les cafés pour tout le monde, vous pensez vraiment que c’est parce que c’est inscrit dans ses gènes ou que c’est parce que depuis des millénaires les filles sont conditionnées pour le service ? Et vous pensez vraiment que si, à cette petite fille, à l’école, on lui avait parlé de l’égalité des sexes et que non, une fille n’est pas au service d’un garçon, on aurait fait d’elle une homosexuelle ? Honnêtement ?  

Alors, personnellement, j'aimerais vraiment que l'Eglise arrête de produire des épouvantails qui sortent de nul part, qui ne correspondent à rien et qui ne servent qu'à créer des peurs irrationnelles. C'est du mensonge. Et à priori, mentir, c'est pas chrétien....