Il ne vient que pour deux jours et demi; et ce sera la première fois qu’il sera seul.
Il est toujours plus facile de parler, de combler les silences lorsqu’on est trois.
Bon. Il ne sera pas vraiment tout seul, car il amène le chaton qui squatte chez lui depuis quelques semaines.
Une boule de poil qui est tombée juste quand mon père a eu besoin d’affection, besoin de s’occuper de nouveau de quelqu’un.
Donc,
il vient deux jour à la maison.
Il va falloir combler les blancs, remplir le temps, trouver des activités, des trucs à raconter.
Je serais seule avec lui (mon amie travaille le samedi) et ça m’angoisse.
Appréhension de ce moment gênant où l’un comme l’autre, on a rien à dire.
De ce moment où on toussote, on se racle la gorge juste histoire de faire du bruit.
De ce moment où on bénit le chat qui vient de faire une bêtise, parce que ça nous fait un sujet de conversation pendant cinq minutes …
Nan nan nan, ça va pas être possible, il faut que je trouve de quoi nous occuper !
Se balader au marché ? Mais, ma météo sera à la pluie …
Faire du running ? (mais il aura pas pris ses baskets, mince)
Sortir les jeux de société et prendre ma revanche au Mastermind …
Et puis … mon père sans ma mère, c’est comme si ce n’était plus le même homme que j’ai connu jusqu’à maintenant, et je me dis que notre relation va forcément évoluer, mais dans quel sens, ça je l’ignore.
J’ai une petite appréhension vis à vis de ça aussi, parce que c’est un terrain inconnu…
Anya