Manipulatrice en diable, usant de ses charmes pour parvenir à ses fins, elle convainc son ancien mari de s'associer à elle pour faire main basse sur un pactole abandonné dans des valises au fond d'un marécage suite à casse ayant mal tourné des années auparavant. Un coup à un million de dollars pour lequel elle a juste besoin d'un peu d'aide. Mais évidemment, les choses ne sont pas si simples et rien ne va se passer comme prévu...
Vous le savez peut-être, je suis totalement fan de cet auteur et de ses deux anti-héros au grand cœur. Les mécanos de Vénus est le premier titre de la série, celui dans lequel on découvre comment Hap, le blanc hétéro, et Léonard, le noir homo, se sont rencontrés en trimant dans des champs au fin fond du Texas. Honnêtement, ce n'est pas le meilleur roman de Joe R. Lansdale, loin de là. L'intrigue est très linéaire, un peu plate. Les dialogues sont mous du genou, il n'ont pas la gouaille et la saveur que l'on retrouvera par la suite et qui sont la marque de fabrique de l'auteur. On sent un texte écrit au frein à main, un texte dans lequel Lansdale ne lâche pas les chevaux. Mais finalement l'intérêt est là. Découvrir la toute première fois de Léonard et Hap et sentir un auteur qui se cherche, un auteur en construction. De toute façon, il était hors de question que je fasse l'impasse sur le roman fondateur d'une série qui a si souvent fait mon bonheur de lecteur. Et si vous aimez les univers à la Donald Ray Pollock et que vous voulez découvrir Hap et Léonard au meilleur de leur forme, je vous conseille « L'arbre à bouteilles » et « Le mambo des deux ours », de loin leurs deux aventures les plus abouties.
Les mécanos de Vénus de Joe R. Lansdale. Denoël, 2014. 240 pages. 19,90 euros.