Alors un jour je me suis regardée dans l’écran noir de mon ordi, je me suis vue pathétique pseudo blogueuse, me suis laissée envahir par une vague houleuse d’aquoibondisme, laissée embrasser par le syndrome de la ptôse brassière, me suis acceptée avec dégoût médiocrement ordinaire. Alors ce jour, sans doute un lundi cela ne peut être qu’un lundi, j’ai laissé choir ma plume de paon entachée de vanité, j’ai abandonné mon égo en rade aux abonnés absents. Ce jour assurément une nuit engluée dans un magma de silence et de solitude j’ai tourné le dos à mes rêves calligraphiques
Ce jour cette nuit d’hiver, cela ne peut qu’être une nuit d’un lundi hivernal, j’ai dressé l’inventaire nauséeux de celle qui trop longtemps avait caressé le poil enkysté de l’inconsciente autocensure, qui trop longtemps s’est soumise urbi et orbi à son devoir de réserve, qui à trop avaler de couleuvres et de serpents à sornettes s’en laissait empoisonner.
Et puis un jour un soir j’ai passé la tête par la fenêtre, me suis accrochée au chambranle pour ne point basculer, respiré un grand coup poussé un grand cri, déversé ma colère, colère cri étouffés par la musique avoisinante. Lasse, vide, avec peine mes mains se sont décrochées de l’huisserie fatiguée, les paumes hérissées de minuscules échardes.
Je me suis soignée, longuement lentement patiemment, j’ai crié encore mais dans un murmure God save the cons et moi d’abord, et m’en suis venue taper taper fort sur mon clavier, taper taper vite et vous retrouver, voir si encore vous y étiez
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