Des Américains dans l’abbatiale

« L’édition 2014 est un retour aux grandes formes vocales et chorales ». Stephan Maciejewski, le directeur artistique du festival de Saintes, l’avait confié à Ismaël et Marion, cette année on chante au festival. La surprise n’a donc pas été grande lorsque j’ai découvert à 13h30, 19 pupitres de chant installés dans l’abbatiale pour la représentation “Des Américains à paris”. Dès le début du concert, l’avertissement est lancé : la puissance sera au rendez-vous. Les voix s’additionnent, se mêlent, s’amplifient. Les chanteurs alternent chants lents et rapides, doux et entrainants. Il n’y a pas de places pour l’ennui, les airs sont courts et convaincants.

L’harmonie est là, les voix s’allument et s’éteignent sans que l’on ne distingue réellement qui chante. Des petites touches d’originalités disséminées tout au long de la performance renforcent l’intérêt du spectacle. Ainsi, de nombreuses percussions font leur entrée, appuyant la force des voix. Le chef d’orchestre Joël Suhubiette, ponctue la prestation d’interventions sur les choix qu’il a fait, permettant au spectateur de le suivre là où il veut l’emmener. Quant aux morceaux, deux sortent du lot. Le premier est non chanté, on entend pendant tout le numéro les claquements de main en rythme de 6 chanteurs.

Les regards sont interloqués dans le public mais cela fonctionne et ça change des concerts traditionnels. Autre numéro, le numéro final. Une seule phrase est chantée rapidement encore et encore sur différents tons. Là encore la surprise est complète. Les gens sont bouches bées. A la fin du concert, les applaudissements nourris réclament un bis, qui me donne le temps de descendre du clocher où j’ai passé le concert, jusqu’à la sortie de l’abbatiale.

J’arrive juste à temps ; et je commence la collecte des avis par la directrice de ce Festival, Odile, 53 ans. « C’était un programme inhabituel. Ils ont de très belles voix, et c’est l’occasion de découvrir des compositeurs peu joués en France ». Je continue avec Anne, une Rochelaise de 56 ans, « connait les ‘Eléments’ et les trouve très bien. Leur répertoire est original et iIs ont une belle justesse musicale et des voix extraordinaires ».

Quant à Françoise, 67 ans, elle aime beaucoup cet ensemble. « C’était différent, original, nouveau ! » me confie-t-elle d’un ton enjoué. Je prends ensuite l’avis de Marie. « Je connaissais les œuvres jouées, et ils en ont fait une très bonne interprétation. Elle m’apprend que ce chef de chœur a déjà travaillé avec Philippe Herreweghe. Ca m’a beaucoup plus, un peu moins le dernier, mais c’était super ! »

Je pose ensuite mes questions à Stéphane, le directeur artistique du festival. « Le chef de chœur est un ami chanteur. […] J’ai beaucoup aimé le concert car j’adore la musique américaine ! ». Enfin, je termine enfin avec Philippe Terville. « Oui, je connais les œuvres jouées et ils en ont fait une parfaite interprétation. Je connais ce groupe […] le concert était super c’est l’un des plus beaux du Festival ! ».

Et je suis de l’avis de Philippe ! Le concert était magnifique et les artistes, impressionnant ! Une chose à dire : bravo !

Eléonore Terville et Margot Douteau